Le Tour de France en Valais (3/5): Finhaut-Emosson entre dans l'histoire
Durant tout l’été, Rhône FM vous propose une série hebdomadaire dédiée au sport. Cette semaine, focus l’histoire qui lie le Valais au Tour de France.
En 2016, le peloton du Tour de France a traversé le barrage d’Emosson, avant de s’enfoncer dans les entrailles de la montagne. Retour sur cet épisode marquant en compagnie de Sébastien Reichenbach et Alain Gay-Des-Combes.
Troisième épisode de notre série consacrée à l’histoire qui lie le Valais au Tour de France cycliste. Le mercredi 20 juillet 2016 le peloton de la Grande Boucle s’est élancé de Berne pour arriver au barrage d’Emosson. Si la victoire du Russe Ilnur Zakarin est encore présente dans les esprits, c’est plus globalement tout le projet de cette arrivée hors-norme qui restera pour la postérité.
14 ans de travail pour aller au bout du rêve
Un pari, une folie, les mots ne sont pas assez forts pour décrire ce qui a été réalisé par une bande de passionnés. Des années de travail, de contacts, de multiples projets et variantes pour décrocher le graal. Une arrivée du Tour de France dans le cadre somptueux du barrage d’Emosson. Co-président de l’organisation de cette étape, Alain Gay-Des-Combes a encore les yeux qui brillent au moment d’évoquer ce qui a été accompli. « Peu de gens croyaient en nous. On nous a traités de fous, de grands rêveurs. Mais on a continué à travailler de notre côté et je pense qu’on a eu raison parce que l’évènement était superbe. »
Sébastien Reichenbach a vécu une journée mémorable
Un évènement superbe : c’est un avis partagé par beaucoup, dont le boss du Tour de France Christian Prudhomme, conquis par la beauté des lieux. Dans les médias, il s’était largement exprimé sur le côté spectaculaire de cette étape. Un plus pour la Grande Boucle, tant sur le plan sportif que populaire. Et ce n’est pas Sébastien Reichenbach qui dira le contraire. 24ème de cette étape « à domicile », le Martignerain a mis un peu de temps pour réaliser ce qu’il venait de vivre. « Quand on est dedans, c’est sûr qu’on a aussi beaucoup de fatigue, mais quelques années après on regarde les photos et les souvenirs reviennent. »
« Ce qui m’a marqué le plus, c’était de traverser Martigny. C’est là que j’ai commencé à avoir quelques frissons.»
Le cycliste de la Groupama-FDJ se souvient bien évidemment de cette montée difficile, placée en troisième semaine du Tour. Mais le moment le plus marquant pour Sébastien Reichenbach, c’était la traversée de Martigny. « Avec toutes ces personnes, cette foule, j’ai commencé à avoir quelques frissons. De voir toute ma famille sur le barrage, c’était aussi très fort. Ce sont des images qui restent. »
Une évacuation spectaculaire
Ce qui restera dans la mémoire des coureurs c’est aussi l’évacuation. Car une fois arrivées au barrage, les équipes sont montées dans leur bus pour un périple d’un autre genre. Une descente dans les entrailles de la montagne, via le tunnel du chantier de Nant de Drance. Un autre pari fou des organisateurs qui n’était pas gagné d’avance. Pour accueillir le Tour de France et tout son dispositif logistique, la configuration en cul-de-sac n’est pas adéquate. « Quand nous avons obtenu le Critérium du Dauphiné en 2014, c’était déjà un premier accomplissement, mais personne ne nous avait clairement dit que pour la Grande Boucle un demi-tour n’était pas envisageable », se souvient Alain Gay-Des-Combes. « C’est alors qu’on a dit à Christian Prudhomme qu’il y avait un autre moyen de faire évacuer la caravane du Tour. Après avoir pris contact avec les exploitants de Nant de Drance, on a pu proposer cette solution. Tout s’est ensuite décidé très rapidement. »
S’il était convaincu par cette arrivée d’étape sur le barrage avant même sa réalisation, Christian Prudhomme est reparti du Valais avec une promesse : faire revenir le Tour de France à Finhaut-Emosson ! Reste à savoir quand…?
Retrouvez les autres épisodes de notre série:
Le Tour de France à Crans-Montana
Le Tour de France à Verbier