Le syndicat Unia exige une augmentation générale des salaires de tous les corps de métier
Le syndicat Unia juge impératif l'augmentation des salaires dès 2025. Selon lui, aucun salarié valaisan n'a pu maintenir son pouvoir d'achat ces trois dernières années, peu importe son corps de métier. Une mobilisation des salariés est donc nécessaire, estime Unia.

"Il est temps d'augmenter tous les salaires". Tels sont les mots de la section valaisanne du syndicat Unia, dont les membres se sont réunis ce mercredi matin à Sion lors d'une conférence de presse.
Selon eux, aucun salarié valaisan n'a pu maintenir son pouvoir d'achat ces trois dernières années, peu importe son corps de métier. La faute, d'une part, au fort renchérissement que la Suisse a connu. Et d'autre part, au fait que les employeurs valaisans n'ont pas intégralement compensé ce renchérissement, diminuant le revenu disponible réel des travailleurs.
"En Suisse, nous avons un problème de redistribution de la richesse", affirme Blaise Carron, secrétaire régional d'Unia Valais. "Ce n'est pas avec des arguments rationnels qu'on obtient des résultats. C'est en se mobilisant qu'on le fait", ajoute ce dernier.
Pour renégocier les salaires de tous les travailleurs Unia organise donc deux mobilisations. Une première manifestation nationale à Berne le 21 septembre, suivie d'une seconde mobilisation dans les rues le 16 novembre à Sion.
Augmentation générale de l'ordre de 5%
Unia présente ses revendications : que tous les salaires des Valaisans, peu importe leur métier, soient revus à la hausse ; avec une augmentation générale de l'ordre de 5%, et pas de salaires inférieurs à 4'500 francs. "Il y a une ambition de montrer que tous les métiers sont importants", estime, de fait, Francine Zufferey, responsable tertiaire Valais.
Les apprentis ont d'ailleurs été au centre d'une large enquête de terrain menée auprès des différents centres professionnels du canton. Le constat est sans appel, selon Unia : les salaires des apprentis sont insuffisants. "Ils n'ont pas été augmentés depuis 10 ans", martèle Serge Aymon, en charge de la construction et de l'artisanat. Ce qui a un effet direct sur l'attractivité de ces apprentissages auprès des jeunes, qui préfèrent s'orienter vers d'autres métiers.
Avec ces revalorisations salariales, dans l'artisanat et l'industrie par exemple, un apprenti de première année toucherait 1'100 francs par mois, 1'500 en deuxième année, 2'250 francs en troisième année et 3'000 francs en quatrième année. Dans le tertiaire, ces salaires seraient respectivement de 900, 1'350, 2'000 et 2'650 pour les quatre années d'apprentissage. Une fois le CFC en poche, le salaire mensuel ne devrait alors plus se situer au-dessous de 5'000 francs mensuels.
Par ailleurs, les apprentis doivent bénéficier systématiquement d'une convention collective de travail pour autant que les corps de métiers dans lesquels ils évoluent en possèdent une.
À noter encore que ces revendications d'augmentations salariales n'entrent pas en conflit avec l'initiative pour un salaire minimum légal à 22 francs de l'heure qui a abouti en janvier dernier en Valais. "Cette initiative ne concerne pas la finance. C'est une initiative qui touche plus les aspects sociaux pour permettre à tout le monde de ne pas se retrouver à l'aide sociale", précise Blaise Carron. Et de conclure : "Ce n'est pas du tout pour mesurer la valeur du travail", comme c'est le cas ici.