Le Cervin dispose désormais d'un "camp de base"
Treize mois.
Treize mois. C'est le temps qu'il faudra pour rénover la cabane du Hörnli, sur l'arête éponyme du Cervin. Un "caillou mythique" régulièrement victime de son succès, tant les alpinistes le convoitent. Zermatt en a conscience et la station haut-valaisanne se devit de trouver une réponse aux attentes ces "touristes" un peu particulier. L'alternative a pris forme et se concrétise désormais avec le "Base Camp Matterhorn", à 2880 mètres d'altitude.
Prévue initialement samedi, son inauguration officielle a été déplacée à la fin de cette semaine bien que le site soit déjà fonctionnel pour accueillir dès aujourd'hui ses premiers hôtes. Le camp dispose de 50 places, soit moins du tiers de la capacité de la Hörnlihütte (170 jusqu'ici puis 130 dès sa réouverture). "L'avantage c'est que les gens qui y seront auront de meilleures conditions pour y aller, avec moins de monde. Et de rendre un peu de calme à ce Cervin, c'est aussi l'idée, pour y limiter aussi souvent que possible le nombre d'alpinistes qui feraient l'ascension simultanément", Kurt Lauber, guide et responsable de la cabane du Hörnli depuis plus de 20 ans.
Un compromis entre respect de la montagne et gestion du "tourisme alpin"
Une philosophie qui a aussi permis de rallier les associations environnementales à ce projet. "Au début, il y avait du scepticisme, explique Daniel Luggen, directeur de l'office du tourisme de Zermatt, mais "elles ont aussi compris que d'avoir un camp organisé était largement une meilleure solution que d'avoir des gens qui campent partout en laissant des ordures sur place par exemple, en pleine nature".
Le coût de l'installation n'a pas été divulgué. Il représente plusieurs centaines de milliers de francs, réunis en bonne partie grâce à des sponsors, concède Kurt Lauber. Quant au prix de l'une des 50 places disponibles, il sera de 150 francs la nuit en demi-pension.
Une variante qui pourrait durer plus longtemps que prévu
La formule devrait rester accessible jusqu'à la fin des travaux, soit, en principe, jusqu'en août 2015. En principe seulement puisque, appelés en renfort pour la construction de murs en pierre sèches pour les sentiers de montagne, les travailleurs népalais invités à réhabiliter le chemin, n'ont pas reçu le visa de l'office fédéral des migrations, demandé par la station Haut-Valaisanne. Ceux-ci étaient attendus dès demain à Zermatt. Ces sherpas avaient été sollicités comme experts dans la réalisation de ces travaux, un métier qui n'existe plus dans notre région. Habituée notamment pour le sauvetage à la collaboration avec la communauté népalaise, Zermatt compte recourir. Mais les réaménagements pourraient ainsi prendre du retard.