Le boom du CBD passé, seules quelques entreprises résistent... Quel avenir pour le cannabis légal?
Le nombre d'hectares dédiés à la culture de CBD ne cesse d'augmenter.
Le nombre d'hectares dédiés à la culture de CBD ne cesse d'augmenter. Mais seules quelques entreprises résistent à la dure réalité du marché. Le boom du cannabis légal est désormais passé.
Le nombre d'hectares dédiés à la culture de CBD ne cesse d'augmenter. En 2018, le chanvre occupait 118 hectares sur tout le territoire, contre 19 hectares en 2015.
De quoi penser que le business du cannabis légal se porte à merveille. Mais dans la dure réalité du marché, seules quelques entreprises résistent. Après un boom dans la production, au moment de la légalisation, de nombreuses marques ont mis la clé sous la porte… la faute à une demande moins forte que l'offre et une chute du prix de la matière première.
Un avenir compromis, sans reconnaissance de la médecine
A Conthey, Lucien Glassey commercialise du CBD depuis 2016 dans son magasin. Sur les étals, il a d'abord vu le nombre de marques exploser…des entreprises aussitôt créées, aussitôt disparues. Quand on lui demande son avis sur l'avenir du cannabis légal en Suisse, ses propos sont plutôt mitigés. «Même avec un nombre de concurrents plus faible, le prix du CBD n’augmentera plus, déclare Lucien Glassey. Les clients n’accepteront de toute façon pas de payer un tel prix pour le produit. Nous aurons déjà de la chance si le prix reste stable...il pourrait encore baisser, par exemple si on interdit les huiles à base de chanvre.»
Pour le commerçant, qui possède aussi une petite production, l’avenir du CBD en Suisse est en partie lié à la reconnaissance du monde médical. «Le client du THC n’est pas le même que le client du CBD, insiste Lucien Glassey. Il faut que des règles et des encadrements se fassent au niveau de la médecine.» Reste à savoir donc où déboucheront les multiples projets pilotes lancés en Suisse pour donner au cannabis une légitimité médicale.
Des chanvriers valaisans au top
Parmi ceux qui subsistent, il y a aussi des Valaisans. Basée à Sierre, B-Chill, c'est l'histoire de quatre jeunes entrepreneurs, profitant de la légalisation du CBD pour se glisser dans la brèche.
Depuis, la start up augmente sa production chaque année et collabore avec de nombreux agriculteurs de la région. «Je connais des personnes qui se sont plantées, reconnaît Benjamin Foro, c’est un petit milieu et je connais aussi la plupart de mes concurrents. On travaille dans le respect mutuel.» Quand on lui demande quelle est la clé du succès de sa start up, Benjamin Foro évoque la production essentiellement en extérieur, à moindre coût, la pratique de la permaculture, sans oublier un argument marketing de taille: «Nous étions la première marque valaisanne sur le marché, ce qui a fait mouche auprès de la clientèle de la région, soucieux de consommer des produits locaux.»