Le barrage Bex-Massongex sur la bonne voie. Le WFF et Pro Natura demandent toujours des garanties
Le Rhône pourrait voir se construire un nouveau barrage au fil de l'eau. Le Grand Conseil se prononcera le 17 juin prochain. Le WWF et Pro Natura demandent encore des garanties.
Le barrage prévu sur le Rhône entre Bex et Massongex est sur la bonne voie. En mars dernier, la commission de l'économie et de l'énergie rendait un rapport très favorable concernant l'infrastructure hydroélectrique. Le 17 juin prochain, le Grand Conseil valaisan se prononcera sur l'octroi de la concession et cela devrait déboucher sur un large oui. Les différents bords politiques sont unanimes. Ou presque.
«Une solution de seconde zone»
Du côté des organisations environnementales, on n'est pas persuadé. Le WWF et Pro Natura, maintiennent une opposition déposée en 2016. Selon les deux organisations, le barrage pose problème pour la reproduction des poissons, il est incompatible avec la revitalisation du Rhône (R3) et a été pensé sur un lieu peu stratégique. «En Valais, dans les Grisons, à Berne, partout, les bons sites ont déjà été exploités, explique Marie-Thérèse Sangra, secrétaire de WWF Valais. L’exploitation de force hydroélectrique était une bonne idée, c’était un progrès, mais maintenant, elle date puisque cela fait 100 ans que l’on exploite cette recette. Le site de Bex-Massongex est un site de deuxième priorité puisqu’il nécessite une transformation du cours d’eau pour amplifier sa capacité.»
Pour elle, il s’agit de la poursuite d’une philosophie obsolète, alors qu’il faudrait, au vingt et unième siècle, se diriger vers une nouvelle politique énergétique. En ce sens, elle plaide pour une politique basée notamment sur la réduction de la consommation de l'énergie.
«Il faut alimenter notre vie numérique»
Un avis que Vincent Riesen, président de la commission chargée d'étudier le projet ne partage pas. Pour lui, la Suisse a besoin de cette infrastructure. «Pour un tas de raisons, revendique-t-il. Si on sort des énergies fossiles, il faut qu’on ait un substitut. Et le substitut le plus naturel est l’électricité. Notre vie aujourd’hui est beaucoup plus numérique. Il faut alimenter les serveurs, les ordinateurs ou encore les smartphones. On sort d’un paradigme de voitures thermiques pour utiliser des voitures électriques. On encourage les gens à utiliser le train, le tram, etc. Là aussi on a besoin d’électricité. Donc, tout ce que l’on peut produire comme électricité de manière locale et durable, sans CO2, ce sont des kilowattheures qu’il faut installer.
Le département de la sécurité et de l'environnement vaudois devra également se prononcer. Quant aux organisations environnementales, elles sont actuellement en négociation avec les différents acteurs chargés du projet pour garantir des compensations écologiques. Elles se réunissent mardi pour décider de la suite des démarches à entreprendre. Pour le moment, les discussions sont plutôt positives, selon la secrétaire générale de WWF.