La Suisse enverra sur orbite «CHEOPS», le premier satellite de son histoire
Le 17 décembre, la Suisse enverra sur orbite "CHEOPS", le premier satellite de son histoire. Rencontre avec le Valaisan Stéphane Udry, membre de l'équipe scientifique.
Tout est prêt: le 17 décembre, la Suisse enverra sur orbite «CHEOPS» (pour CHaracterising ExOPlanets Satellite), le premier satellite scientifique de son histoire. C’est en effet la première fois que notre pays dirige un tel projet, en collaboration avec l’Agence spaciale européenne. Le but de cette mission dirigée par l’astronome Willy Benz? Mieux comprendre la composition des exoplanètes, ces planètes orbitant autour d’une autre étoile que le soleil. Nous avons rencontré le Valaisan Stéphane Udry. Il est professeur d'astrophysique à l'Université de Genève et membre de l'équipe scientifique de "CHEOPS".
«CHEOPS» étudiera une seule propriété des exoplanètes, c’est leur taille. «La mesure de la taille est un élément clé pour connaître la nature de ces planètes, mais ce n’est pas le seul», précise Stéphane Udry. Ces données, combinées à d’autres informations déjà disponibles concernant la masse des exoplanètes, permettront de déterminer leur densité. Il sera alors possible de caractériser pour la première fois ces mondes situés au-delà du système solaire. La densité d’une planète fournit en effet des renseignements importants sur sa composition et sa structure. Elle permet notamment de déduire si une planète est principalement rocheuse ou gazeuse et si elle abrite de grands océans. «Si les lois de la physique et de la chimie sont les mêmes partout dans l’univers, pourquoi la vie n’éclorait-elle pas sur ces planètes?», souligne Stéphane Udry.
«CHEOPS» est un petit satellite qui coûte tout de même 100 millions de francs. La Confédération participe au financement à hauteur de un tiers. Son lancement est prévu le 17 décembre. Il se fera depuis le centre spatial de Kourou, en Guyane française à 10h00 heures, heure suisse. Il faudra deux heures au satellite pour rejoindre l’orbite et deux mois pour tester tous les éléments. Puis les vraies mesures devraient commencer en février-mars. La mission est prévue pour trois ans et demi. «Mais si la science le justifie, il est toujours avantageux de prolonger la mission», précise Stéphane Udry.