La population du gypaète barbu devrait doubler ces dix prochaines années dans les Alpes
Tout baigne pour le gypaète barbu. La population de ce grand vautour devrait doubler dans les Alpes lors de la prochaine décennie, selon une nouvelle étude. Mais la prudence reste de mise, car cette évolution n'est pas une certitude.

Environ 350 de gypaètes barbus vivent actuellement dans les Alpes, selon les chiffres avancés par Station ornithologique suisse. Leur nombre devrait même doubler ces dix prochaines années. C'est en tout cas ce qu'avance une nouvelle étude, menée conjointement par la Fondation Pro Gypaète, la division Biologie de la conservation de l’Université de Berne et, justement, la Station ornithologique suisse dont fait partie Chloé Pang, scientifique de l'environnement "Cette évolution attendue est notamment liée au succès du projet de réintroduction, initié en 1986 en Autriche. Les efforts de conservation font qu'on arrive à une population stable et autosuffisante partout dans les Alpes", explique-t-elle.
Il reste que cette nouvelle est à prendre avec des pincettes. "Cette évolution est précaire, car quelques décès supplémentaires par an peuvent déjà menacer les effectifs", précise, de fait, un communiqué de presse en lien avec l'étude, publié ce mardi. "Neuf décès supplémentaires par année impliqueraient déjà une réduction des effectifs. Il est donc important de prévenir les accidents mortels, tels que les collisions avec les lignes aériennes et les éoliennes, les empoisonnements, les tirs illégaux, ainsi que les dérangements à l’aire", informe pour sa part la scientifique.
13 couples en Valais
Faut-il donc davantage de zones protégées dans la nature afin de s'assurer de cette évolution positive de leur nombre ? "Le gypaète a tout ce qu'il lui faut en Suisse en termes d'habitat. En supprimant ces causes de décès que sont la chasse, le tir, la persécution, il peut poursuivre son évolution, car son habitat lui convient tout à fait", affirme Chloé Pang. Et d'ajouter : "le Valais central est même une des premières zones qu'il a colonisées en Suisse. Il y trouve tout ce dont il a besoin : des falaises abruptes, du soleil pour pouvoir accéder aux thermiques qui lui permettent de voler".
Le canton comptait l'année passée 13 couples de gypaètes, dont neuf qui ont niché avec succès, précise encore la scientifique. "Mais il y a encore du potentiel d'amélioration parce que la densité n'est pas encore à son maximum", conclut-elle.