Jeunes en difficultés à l'école : les pistes de solution de Pascal Carron
Le décrochage scolaire est en hausse en Suisse. A cela s'ajoutent des phobies scolaires de plus en plus fréquentes et une multiplication des diagnostics médicaux. Alors quelles solutions pour les enseignants valaisans? Un pédagogue a donné ses pistes à l'Union valaisanne des écoles privées
En 2023, la part des jeunes qui quittait le système de formation sans diplôme de degré secondaire s'élevait à 6,7%. C'est deux points de plus qu'en 2019, selon des chiffres de l'Office fédéral de la statistique. La courbe, en baisse depuis le début des années 2000, est repartie à la hausse avec la pandémie de coronavirus. A cela s'ajoutent les phobies scolaires qui sont toujours plus fréquentes. Entre 3 et 5% des jeunes en souffriraient.
Ce malaise se retrouve par ailleurs dans le canton. Un rapport de l'Observatoire valaisan de la santé précise que le nombre de jeunes Valaisans se déclarant peu ou pas satisfaits de leur existence a doublé pour passer de 5% en 2002 à 10% en 2022.
Un monde en plein changement
Si les chiffres semblent encore relativement peu élevés, "il aura énormément de travail à faire avant que ces gens puissent retrouver un rythme normal et terminer leurs études", explique Pascal Carron, fondateur du cabinet de conseil Systrapa et formateur à la haute école pédagogique Berne-Neuchâtel-Jura. Le natif de Fully était invité cette semaine par l'Union valaisanne des écoles privées pour aborder cette thématique.
Il avance plusieurs facteurs pour expliquer la péjoration de la situation des jeunes, dont une augmentation des diagnostics médicaux (troubles DYS, autisme etc) mais aussi la transition numérique ou une perte de repères pour les jeunes.
Ne pas continuer à faire la même chose
Pascal Carron n'est pas favorable à un retour à l'école à l'ancienne, pour redresser la situation. Car le monde a complètement changé. "Il nous faut accepter de poser un regard différent sur les choses", plaide-t-il. Dans tous les cas, les éducateurs ne doivent pas "continuer à faire la même chose alors que l'on sait que cela ne fonctionne pas".
Le formateur table sur un accompagnement des jeunes marqué par davantage d'empathie et une envie de mieux comprendre leur monde.