Insolite : un étudiant valaisan trouve un médicament naturel pour sauver les coraux
Un étudiant réalise un travail de recherche peu banal en Valais. Benoît Salamin s'est intéressé aux coraux et à leurs mécanismes de survie. Un travail qui l'a mené au Panama et qui sera publié dans une revue scientifique prestigieuse.
Un étudiant de la HES-SO Valais-Wallis réalise un travail de diplôme insolite. Pour son travail de Bachelor en biotechnologie, Benoît Salamin a choisi de s'immerger dans un sujet de recherche peu banal en Valais : les coraux et leurs mécanismes de survie. D'abord à Sion avec un aquarium installé dans les locaux de la Haute Ecole d'Ingénierie (HEI). Puis au Panama au sein du prestigieux institut de recherche sur les écosystèmes tropicaux : Smithsonian Tropical Research Institute. "Beaucoup ont pensé que je voulais juste aller me dorer la pilule au bord de la mer", rigole Benoît Salamin.
Passionné de plongée depuis l'enfance, le Martignerain s'est toujours intéressé de près à la vie sous-marine, et en particulier aux coraux. "J'ai remarqué un déclin de la biodiversité marine", explique Benoît Salamin. "Je me suis dit qu'il était temps de sortir un peu de mes montagnes et de m'intéresser à ce qu'il se passait dans les océans", ajoute-t-il. En formation à la HES-SO Valais-Wallis, Benoît Salamin a pu bénéficier des contacts d'un professeur pour effectuer un stage de quatre mois au Panama, de mai à août 2024.
Une recherche dans les conditions réelles
Sur place, Benoît Salamin a préparé des cultures de bactéries pour les confronter aux coraux dans la mer des Caraïbes et observer leurs méthodes de défense. Sa solution : l'utilisation des concombres de mer, un animal marin aux propriétés thérapeutiques. "C'est un peu réducteur, mais c'est un tube qui filtre le sable et l'eau et qui purifie le tout. Il enlève les bactéries et permet une meilleure oxygénation du sol et du sable", vulgarise l'étudiant valaisan. "En deux lignes, on pourrait dire que le concombre de mer aide le corail à survivre contre les attaques bactériennes, qui prolifèrent avec l'augmentation des températures", poursuit-il.
Réchauffement climatique, acidification des océans, ouragans et tsunamis endommagent les récifs coralliens. La surpêche des concombres de mer, notamment pour la médecine chinoise, accentue la dégradation des coraux.
Un travail publié dans une revue scientifique de renom
Les résultats du travail du Valaisan sont sans appel : les récifs qui se trouvent à proximité d'un concombre de mer résistent mieux au réchauffement climatique et aux attaques de bactéries. Encore secrètement gardés, les résultats détaillés de l'étude de Benoît Salamin feront l'objet d'une publication dans une revue scientifique. Elle est co-écrite par la HEI, le Smithsonian Tropical Research Institute, l'Université de Wageningen, l'ONG Reef2Reef et l'entreprise privée d'aquaculture PanaSea. "La majeure partie de la publication sera tirée de mon travail de Bachelor", se réjouit Benoît Salamin.
Après son Bachelor en biotechnologie en Valais, Benoît Salamin entame désormais un Master en biologie de la conservation et écologie à l'Université de Neuchâtel. "J'ai des professeurs qui connaissent les récifs coralliens et qui pourront me permettre pour ma thèse de Master de continuer sur ce sujet-là", explique l'étudiant.