Et si le Farinet renaissait... sous la forme de cryptomonnaie ?
Faire vos courses dans votre ville avec une cryptomonnaie locale... À Sion, une conférence publique explore comment la blockchain pourrait révolutionner l’économie locale. Le modèle de Lugano, pionnier suisse en la matière, suscite l’intérêt.

Imaginez un Farinet 2.0. Une monnaie locale, mais cette fois numérique et gérée depuis votre smartphone. C’est le genre de scénario que rend possible la blockchain.
Par blockchain, comprenez une structure informatique, qui permet, quand elle s’applique à l’économie, de réaliser des transactions de toutes sortes dans un système décentralisé.
Le terme vous parait peut-être austère ou flou ? Eh bien, sachez que ce jeudi soir, une conférence est organisée à Sion pour vulgariser la thématique. Mais surtout pour montrer comment elle pourrait transformer nos relations avec les services publics ou privés si elle est bien appliquée.
Lugano pionnière et innovante
Un modèle très précis y sera analysé : celui de la ville de Lugano, qui a lancé sa propre cryptomonnaie en 2022. "Leur intention était de redynamiser les commerces du centre-ville après la pandémie", expose Nicolas Rivard, président de la Swiss Blockchain Hub association, qui organise l'événement. "Chaque fois que vous payez avec cette cryptomonnaie de Lugano, vous avez un cashback de 10%. Que vous pouvez dépenser ailleurs ou changer dans une autre devise en un clic. Tout ce processus est possible grâce à la blockchain."
L’effet s’est même révélé plus large que prévu, insiste Nicolas Rivard, puisque le projet a attiré l'attention d'entreprises spécialisées dans l’innovation sur le territoire. "ça a généré de la recherche, des formations, et placé Lugano sur la carte de l’écosystème mondial de la blockchain. Des conférences internationales y sont désormais organisées, faisant venir des acteurs du monde entier.
Retour d'une monnaie valaisanne?
De quoi inspirer le Valais ? Pour Nicolas Rivard, l’idée mérite d’être étudiée, "puisque le Valais se transforme en terre d'innovation avec le développement des HES et de l'EPFL."
Le président de la Swiss Blockchain Hub Association voit dans la blockchain un levier plus souple et évolutif que les monnaies locales physiques telles que le Farinet, aujourd’hui disparu. "Avec la blockchain, la conversion entre monnaies est immédiate. Même si chaque ville avait son propre jeton, il serait possible de les interconnecter via une application commune."
La blockchain en trois points
Un réseau décentralisé : contrairement aux banques, l’information n’est pas centralisée, ce qui la rend plus difficile à pirater ou à falsifier.
Des frais réduits : les transactions via la blockchain sont souvent moins coûteuses que celles effectuées via les circuits bancaires classiques.
Des applications variées : au-delà des cryptomonnaies, la blockchain peut servir à l'identification numérique, à la gestion de bons cadeaux ou à l’enregistrement de documents officiels.