Et si la régulation proactive du loup n'avait pas amené les résultats escomptés ?
Régulation proactive ou réactive du loup. Les avis des associations divergent sur la question. Le Groupe Loup Suisse pense que la manière de tirer le canidé cet hiver n'était pas la bonne. A l'inverse de l'Association des Eleveurs Ovins et Caprins du Valais romand.

Le tir du loup, effectué entre décembre et janvier en Valais, pourrait s'être soldé par un échec. C'est, dans les grandes lignes ce que pense le Groupe Loup Suisse qui a fait part de ses doutes dans la NZZ le week-end dernier.
En cause, le fait que certains de ces prédateurs qui pourraient se reproduire se trouvent encore dans les régions ciblées. Ce qui démontre, selon le Groupe, à quel point les différentes façons de se reproduire, chez le loup, pourraient contrecarrer les objectifs de la régulation. Car la reproduction de l'espèce peut s'opérer même si de nombreux mâles reproducteurs ont été abattus.
Davantage qu'une régulation proactive, il aurait peut-être fallu miser sur une régulation réactive. "Ce que je critique, c'est le critère de la 'meute problématique'. Ça ne tient pas du tout la route. Donc il faudra faire attention à ne pas aller tirer dans des meutes qui ne commettent que peu de dégâts et qu'il faut considérer comme stables", estime Isabelle Germanier, du Groupe Loup suisse pour la Romandie. Et d'ajouter : "Mais ce sont les autorités qui décideront quelles meutes elles veulent continuer ou commencer à prélever".
Les troupeaux en première ligne
Pour rappel, cette régulation du loup a particulièrement fait parler d'elle en Valais, où 27 bêtes ont été tirées. Parmi elles, vingt dans les meutes d'Augstbord et d'Hérens.
Des tirs qui ont, par conséquent, une incidence sur le bien-être des troupeaux. "Il y a quand même 27 loups en moins sur le territoire valaisan. Ces loups ne feront donc pas de victimes dans les troupeaux", déclare pour sa part le président de l'Association des Eleveurs Ovins et Caprins du Valais romand Claude Lattion.
"C'est un petit peu prématuré de dire que ça n'a servi à rien", précise ce dernier. La régulation proactive du loup était nécessaire car la situation devenait insoutenable, ajoute-t-il :
Des patous qui agacent parfois
Pour Claude Lattion, le calcul est rapidement effectué : "Plus il y a de loups, plus on a besoin de mesures de protections, dont des chiens de protection". Ces derniers sont utilisés sur les alpages durant quatre mois. Le reste du temps, ils se situent sur l'exploitation de plaine, aux abords des habitations, des écoles.
Pour lui, moins de loups dans la nature signifie donc moins de chiens de protection à posséder. Des animaux qui sont eux aussi parfois sources de problèmes pour les promeneurs ou habitants de la région.
"Ils sont quand même livrés à eux-mêmes. Des gamins passent, les vélos aussi. Ça aboie. Pour que ça soit gérable, il faudrait deux, voire trois chiens maximum". Et de conclure : "Gérer deux ou huit chiens, c'est quand même une autre histoire".