En manque de main d'oeuvre qualifiée, les agriculteurs forment des Valaisans au chômage technique
Privés de leurs ouvriers réguliers, les agriculteurs valaisans recrutent et forment la main d'œuvre locale. Mais jusqu'à quand sera-t-elle à disposition, alors que plusieurs secteurs d'activité reprennent du service ?
Quand les employés de remontées mécaniques, les restaurateurs et agents touristiques mettent leurs mains dans la terre… Entre la saison des asperges et l'arrivée des fraises, les agriculteurs s'activent… aidés par la main d'œuvre à disposition.
Des chômeurs reconvertis
Voilà plusieurs semaines que la plateforme agrix.ch et sa variante valaisanne mettent en relation les exploitants agricoles privés de leur main d'œuvre régulière, aux travailleurs suisses privés, eux, de leur première activité professionnelle. Une démarche désormais rémunérée, en plus des indemnités chômage. Et le succès est au rendez-vous, selon Olivier Borgeat, secrétaire générale de l'Interprofession des fruits et légumes du Valais. «C’est vrai que c’est une surprise, admet-il. D’autant que les conditions de travail sont parfois rudes. Il y a désormais une incitation financière en plus mais le succès était déjà au rendez-vous.»
Petite ombre au tableau, cette nouvelle main d'œuvre n'est pas toujours formée. Certains travaux, comme la récolte des asperges, comportent des tâches délicates...et les pertes ne sont donc pas évitées.
Mesures assouplies aux frontières
Fort heureusement, aux frontières, certaines mesures s’assouplissent, permettant aux travailleurs du Portugal de rejoindre la Suisse... Une bonne nouvelle, d'autant que la main d'œuvre locale ne restera pas disponible éternellement. «De nombreux secteurs reprennent du service, observe Pierre-Yves Felley, président de la Chambre valaisanne d'agriculture. Plusieurs travailleurs vont retrouver leur poste en laissant un vide.»
L’importance de consommer local
Malgré tout, et malgré la fermeture des restaurants, les stocks d'asperges s'écoulent. Vente directe ou commandes grossies des distributeurs, les producteurs tirent leur épingle du jeu. «Nous communiquons sans relâche pour encourager les Valaisans à consommer local, insiste Olivier Borgeat. Cet appel a été entendu. Mais nous ne prenons rien pour acquis, il est trop tôt pour faire le bilan de la saison des asperges et une grosse période nous attend encore, avec la fête des mères. Sans compter l’arrivée des fraises.»