Directeur du Bürgenstock, ce Valaisan accueille la conférence de paix sur l'Ukraine
Le Haut-Valaisan Chris Franzen dirige le Bürgenstock. Dans quelques jours, le Zermattois accueillera dans son hôtel les grands de ce monde pour la conférence de paix sur l'Ukraine. A quelques heures de ce sommet, il nous accord un entretien exceptionnel.
Tous les regards seront tournés d'ici à quelques heures vers le Bürgenstock. Le prestigieux hôtel nidwaldien, perché sur les hauteurs du lac des Quatre Cantons, accueillera les 15 et 16 juin la conférence de paix sur l'Ukraine. Quelque 90 états et organisations internationales ont déjà annoncé leur présence. À la tête de l'établissement hôtelier, un Haut-Valaisan. Chris Franzen dirige le Bürgenstock depuis début avril. À quelques heures d'accueillir les dirigeants de la planète, il a répondu à nos questions.
Chris Franzen, vous êtes arrivé il y a quelques mois seulement à la direction du Bürgenstock. Vous attendiez-vous à devoir accueillir un sommet sur la paix ?
Je suis ici depuis un peu plus de deux mois. Je ne m'attendais pas du tout à devoir accueillir ce sommet pour la paix en Ukraine. Je l'ai découvert le jour où je suis arrivé. C'était bien entendu une très agréable surprise et j'en suis très heureux.
En quoi consiste votre rôle durant cet événement ?
Notre rôle est le même que d'habitude : nous devons accueillir les invités, nous en occuper du mieux possible, afin qu'ils aient une bonne expérience chez nous. Nous essayons de satisfaire toutes leurs demandes. En cela, ce n'est pas très différent d'un autre événement. Bien sûr, entre 80 et 100 dirigeants seront présents et cela fait évidemment que ce sommet sera très spécial. Mais, du point de vue d'un hôtelier, l'objectif est toujours que les clients passent un bon moment chez nous et soient satisfaits de leur expérience au moment de partir.
C'est vraiment un événement comme un autre ?
Je ne dirais pas vraiment que c'est un événement comme un autre. Il sera évidemment très spécial parce que de nombreux dirigeants seront présents. J'ai déjà eu l'occasion, dans d'autres hôtels, de recevoir des chefs d'Etat mais, habituellement, il n'y en pas plus d'un ou deux, maximum trois, en même temps. Avec un nombre aussi important de dirigeants, le dispositif de sécurité est bien plus important. Il y a davantage de personnes qui doivent vérifier que tout se déroule bien. Mais jusqu'ici, la collaboration entre l'hôtel, le Département fédéral des affaires étrangères et le canton de Nidwald a été excellente.
Avez-vous votre mot à dire ?
Ça dépend. Il y a des limitations, mais c'est plutôt dû à la manière dont l'hôtel est conçu. Nous n'avons par exemple pas suffisamment de chambres pour tout le monde. Sinon, comme pour tous les événements, celui qui paie décide. Le client nous dit ce qu'il souhaite et nous nous exécutons.
Quel est le plus grand défi pour votre établissement avec ce sommet sur la paix ?
Le challenge le plus important était que nous avions déjà quelques réservations pour cette période. Nous avons dû contacter ces clients et leur demander de déplacer leur venue. Ce n'est pas quelque chose que nous aimons faire dans l'hôtellerie. L'autre spécificité, c'est le dispositif de sécurité. N'oublions pas que les VIP ne seront présents que durant deux jours. Mais les préparatifs, et en particulier ce qui concerne la sécurité, ont déjà débuté. Il y a beaucoup à faire. Evidemment, ce n'est pas l'hôtel qui se charge de cela. Il y a d'autres partenaires, comme le gouvernement, qui s'en occupent.
Avez-vous dû adapter/modifier certaines parties de l'établissement ?
Non, nous avons été chanceux, l'hôtel reste comme il est. Toutefois, nous avons des courts de tennis couverts qui vont être transformés pour devenir des salles de réunion. C'est quelque chose que nous avons déjà fait par le passé pour d'autres événements, ce n'est pas nouveau. Mais, c'est une des grosses modifications que nous devons réaliser pour ce sommet.
Avez-vous dû engager du personnel pour cet événement ?
Notre groupe compte d'autres hôtels, le Royal Savoy à Lausanne et le SchweizerHof à Berne, et nous travaillons avec eux. Ils nous ont beaucoup aidé dans ces préparatifs. Et puis l'été est de toute façon la haute saison pour nous : nos effectifs sont donc déjà au complet. Et nous avons aussi la chance d'avoir de bonnes relations avec les écoles hôtelières, en particulier celle de Lucerne. Ils nous donnent un coup de main pour certains événements.
Les délégations étrangères sont-elles déjà arrivées pour visiter l'établissement ?
Cela a très bien été organisé par le DFAE. Ils ont invité des représentants des ambassades basées en Suisse à venir visiter le Bürgenstock. Ils ont pu découvrir les lieux tous ensemble, nous leur avons tout expliqué en détail, comment les choses allaient se passer et où elles allaient se passer. Cela a répondu à beaucoup d'interrogations. Nous avons aussi formé des représentants de la Confédération sur les plus petits détails de l'hôtel. Ils peuvent donc, eux aussi, répondre aux éventuelles questions des délégations.
Le Bürgenstock a un long passé avec les grands de ce monde...
Oui, nous le faisons. C'est une question très intéressante. La plupart des gens ne savent pas que le Bürgenstock est en activité depuis 151 ans. L'hôtel a donc une très longue histoire. En 2002, nous avons eu un round de négociations, autour de la paix au Soudan. Nous avons reçu des délégations, notamment pour négocier la paix à Chypre, c'était en 2004 si je ne me trompe pas. Les Nations unies ont organisé cette réunion, et Kofi Annan menait les discussions. Il y a donc une très longue histoire dans cet établissement.
Les délégations étrangères sont-elles déjà arrivées pour visiter l'établissement ?
Cela a très bien été organisé par le DFAE. Ils ont invité des représentants des ambassades basées en Suisse à venir visiter le Bürgenstock. Ils ont pu découvrir les lieux tous ensemble, nous leur avons tout expliqué en détail, comment les choses allaient se passer et où elles allaient se passer. Cela a répondu à beaucoup d'interrogations. Nous avons aussi formé des représentants de la Confédération sur les plus petits détails de l'hôtel. Ils peuvent donc, eux aussi, répondre aux éventuelles questions des délégations.
Chris Franzen, vous êtes Haut-Valaisan, originaire de Zermatt, vous avez toujours vécu dans le milieu de l'hôtellerie ?
Oui, j'ai toujours travaillé dans le domaine de l'hôtellerie. Mon grand-père Karl a ouvert l'hôtel Christiania à Zermatt. Mon père travaille aussi dans le domaine. Mes cousins Dominique et Michel s'occupent de l'hôtel à Zermatt. Je ne connais rien d'autre.
Vous avez passé des années à l'étranger dans de très grands complexes hôteliers. Qu'est-ce qui vous reste du Valais ?
Le Valais, c'est le paradis. Partout où l'on regarde, il y a ces montagnes gigantesques et majestueuses. Nous avons aussi ce qui est probablement le meilleur vin du pays, même si nos voisins vaudois ne sont pas forcément du même avis. Mais je pense quand même que les vins valaisans sont meilleurs. N'importe quel fruit peut pousser dans la vallée du Rhône. C'est un endroit fantastique. Nous revenions en Valais tous les ans, ma famille adore cet endroit. Et maintenant que nous sommes de retour en Suisse, nous espérons que nous aurons davantage encore l'occasion de découvrir ce merveilleux Valais.
Vous êtes même fan du FC Sion…
Absolument ! Et maintenant que nous sommes à nouveau en Super League, je suis encore plus heureux !