COVID-19 : le personnel de maison passe entre les mailles du filet fédéral. En Valais aussi
Oubliés. Le sentiment des employé(e)s de maison.
Comme quelques autres, ils ont été oubliés par le Conseil fédéral…
Oubliés par les mesures de soutien contre la crise du coronavirus…
Le personnel de l'économie domestique avec des contrats déjà limités et souvent des situations précaires, n'a droit à aucune compensation s'il ne peut travailler. Du moins pour l'instant.
Top-Relais, à Martigny, le constate aujourd'hui plus que jamais, après 20 ans d'activité pour leur accompagnement via les "chèques-emplois".
Un espoir qui n'aura pas fait long feu
Il y a d'abord eu la reconnaissance par le chômage, le 19 mars, pour les fameuses RHT, les réductions d'horaires de travail. Sauf que la Sàrl a déchanté le 29 avril. Marche arrière toute : ces emplois ne bénéficient pas du soutien fédéral. La nouvelle décision annulant la précédente, Top-Relais a recouru au service de l'industrie du commerce et du travail (SICT), explique Simon Darioli, président de la société (interview ci-dessous).
Mais en l'état, même si c'est le Conseil fédéral qui a imposé le confinement et la distanciation sociale, même s'ils ou elles, n'ont pas décidé de suspendre leur activité, même si leurs employeurs n'ont pas choisis d'être malades ou à risques, une partie de ces employés, souvent des femmes déjà en situation précaire, se retrouve aujourd'hui sans revenu de substitution.
Des milliers de personnes concernées
Rien que chez Top-Relais, dont la masse salariale annuelle pèse neuf millions de francs, près de 800 des 2122 contrats gérés ne seraient pas compensés. Mais la Sàrl est loin d'être la seule société sur ce marché. Au niveau romand, on parle de près de 30 mille contrats pour une masse salariale de 140 millions. Avec le COVID, une forte proportion sera concernée, avec le risque de voir des contrats dénoncés – c'est déjà le cas selon la gérante de Top-Relais, Nicole Théodoloz (interview ci-dessous) – et de retourner dans des situations de travail au noir.
Simultanément au recours adressé au SICT, le département valaisan de l'économie a été sollicité. Son chef, Christophe Darbellay, rappelle que c'est la Confédération qui peut trancher en la matière. Dans sa réponse, il se dit conscient "que les particularités de toutes les professions n’ont pas été prises en compte, mais dans la situation de crise actuelle, il n’est malheureusement pas possible de régler tous les cas". Il ajoute espérer que la situation décrite par Top-Relais puisse être prise en compte à l’avenir.