Contrairement à la débâcle annoncée, l'industrie mondiale du ski se porte bien
La débâcle de l'industrie du ski n'est pas pour demain. Le 17e rapport international sur le tourisme de neige et de montagne dévoilé ce mardi montre que la saison 23/24 a tenu toutes ses promesses pour les stations de ski.

L’industrie du ski est en bonne santé. Les conclusions du 17e rapport international sur le tourisme de neige et de montagne dévoilées ce mardi par Laurent Vanat. Cet expert du tourisme alpin publie chaque année un bilan mondial de la saison. L’hiver 23/24 a à nouveau été une saison "business as usual", autrement dit comme d’habitude. Avec 366 millions de journées-skieurs dans le monde, l'industrie du ski est toujours performante. La Suisse enregistre environ 23 millions de journées-skieurs. «La Suisse est désormais talonnée par la Chine en journées-skieurs», explique Laurent Vanat.
Sur quinze ans, la Suisse connaît une baisse de fréquentation, avec un rebond ces dernières années. Le recul des journées-skieurs s’explique pour 5% à la disparition de stations, pour 39% à la réduction des jours d’exploitation des remontées mécaniques et pour 54% à la perte clientèle. "Plus de la moitié de la baisse de fréquentation n’est pas liée au réchauffement climatique», rapporte Laurent Vanat.
Preuve de la bonne marche des affaires au niveau mondial, le rapport indique qu’il est même encore possible de faire des records de fréquentation sur les marchés matures. Autre point en faveur de l’industrie de ski, malgré la débâcle annoncée depuis des années, l’apparition de nouvelles stations de ski à travers le monde. Notamment en Russie, en Arménie et en République Tchèque. «Même dans des marchés matures comme la République Tchèque, il y a de nouvelles stations qui sortent de terre», commente Laurent Vanat.
L'impact limité du réchauffement climatique
Laurent Vanat constate que si le réchauffement climatique a un impact sur le fonctionnement des stations de ski, il n’a pour l’heure aucun impact sur la fréquentation des domaines. Pour les skieurs, la neige est plutôt un facteur d’insatisfaction, alors que le soleil est un facteur de satisfaction. S’il y a suffisamment de neige, une journée ensoleillée motivera les skieurs à dévaler les pistes. «Les clients n’attendent pas forcément des mètres de neige», précise Laurent Vanat.
L'arrivée de grands groupes, comme Vail Resorts, à Crans-Montana ou à Andermatt, dans le canton d'Uri, ne signifie pas une concentration des exploitants. L'acquisition de sociétés de remontées mécaniques par l'entreprise du Colorado n'a pas amené une hausse du nombre de journées-skieurs dans son giron.