Championnat suisse de la coupe mulet : Bernard Rappaz présidera le jury
Bernard Rappaz, le célèbre chanvrier valaisan et adepte de la première heure de la coupe mulet, sera dans le jury du premier championnat suisse de la coupe mulet. Rencontre.

Le championnat suisse de la coupe mulet s'est trouvé son président idéal. Bernard Rappaz présidera le jury du concours, qui se déroulera le dimanche 6 octobre 2024 à la Foire du Valais. Le célèbre chanvrier valaisan, connu pour ses déboires judiciaires et sa mythique chevelure, sera à la tête d'un jury composé de sept membres. À ses côtés notamment, les deux humoristes romands, Vincent Veillon et Vincent Kucholl. "Les organisateurs m'ont annoncé qu'un concours allait être organisé pour choisir la plus belle coupe mulet et que j'avais ma place dans le jury. J'ai trouvé ça rigolo", raconte Bernard Rappaz. "Sinon, ils auraient été obligés de me donner le premier prix. Comme ça, je suis hors course", plaisante le Saxonnain.
Plus de 70 inscrits, âgés de 11 à 47 ans et qui viennent des cantons de Vaud, du Valais, de Fribourg et de Neuchâtel, sont annoncés. Les organisateurs attendent plus d'une centaine d'adeptes le jour J. "On parle de plus en plus de cette coupe mulet, notamment chez les jeunes. C'est à la mode", sourit Bernard Rappaz.
En raison du nombre élevé de concurrents, une pré-sélection sera organisée le dimanche matin. Seuls 50 chanceux pourront défiler l'après-midi devant le jury et le public. Qu'est-ce qui fera la différence ? Quels sont les critères d'une coupe mulet réussie ? "Il faudra définir des critères parce qu'on va devoir faire des choix" souligne Bernard Rappaz. "La base, c'est court sur les côtés et le dessus et long derrière. Après, il y a 36 mille adaptations possibles", reconnaît-il.
La coupe mulet et Bernard Rappaz
Connu pour ses combats et ses déboires judiciaires, Bernard Rappaz a été condamné en 2006 à près de cinq ans de prison, notamment pour violation grave de la loi sur les stupéfiants. Il avait entamé aussi plusieurs grèves de la faim très médiatisées et des recours à n'en plus finir. Fer de lance de la dépénalisation du cannabis, il a construit son mythe avec sa fameuse coupe mulet.
Agriculteur, le Saxonnain a commencé à adopter cette chevelure lorsqu'il travaillait dans les champs. "Une coupe anti-bise", dit-il en référence au vent qui souffle dans la région. "J'en avais marre d'avoir ces cheveux qui venaient devant les yeux et que je devais repousser avec mes mains pleines de cambouis", explique le chanvrier. "J'ai dit à mon coiffeur de me couper les cheveux sur les côtés et le dessus et de laisser long derrière. Et on vient me dire longtemps après que c'est la coupe mulet", s'étonne-t-il. "Un jour en première page du Matin Dimanche, il y avait un article : Rihanna adopte la coupe mulet de Bernard Rappaz. Là, je suis tombé de ma chaise", rigole-t-il. Il ajoute : "J'ai milité pour un tas de causes et d'injustices, mais pas pour une coupe de cheveux".
Même en prison lors de son incarcération, Bernard Rappaz a conservé sa coupe mulet. "D'autres prisonniers ont adopté la coupe mulet pendant que j'étais en prison", confie le chanvrier. Depuis, Bernard Rappaz a toujours conservé sa chevelure emblématique. "J'ai toujours le même coiffeur", explique-t-il. "On ne discute même plus de la coupe. Il sait très bien ce que je veux", raconte Bernard Rappaz. "Je n'ai jamais voulu changer de coupe", assure-t-il.