Centre pour requérants à Dailly : Vaud insiste et hausse le ton
Le Conseil d'Etat vaudois réitère sa proposition d'implanter un centre de départ pour requérants d'asile à Dailly.
Le Conseil d'Etat vaudois réitère sa proposition d'implanter un centre de départ pour requérants d'asile à Dailly. Il déplore que le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) n'ait jamais eu la volonté d'étudier sérieusement cette option.
Le ton de la réponse vaudoise à la consultation fédérale est plutôt sec. En préambule, le gouvernement vaudois "regrette" la communication fédérale du 20 juin qui "donne l'impression que cette consultation est fictive et que les décisions sont déjà prises".
Il rappelle que le site de Dailly, que le comité de pilotage propose de rejeter, a reçu le soutien des cantons romands, notamment du Valais, et qu'il est le seul à même de répondre aux exigences. Il est, de plus, le seul dont la commune, Lavey-Morcles, accepte d'entrer en matière.
L'option de la place d'armes de Moudon est "insoutenable politiquement". Les autorités locales et le Conseil d'Etat s'y opposent. "Y placer 540 requérants, soit plus de 10% de sa population est totalement déraisonnable", écrit le canton.
Depuis plusieurs années, Vallorbe accueille quelque 180 requérants dans l'un des quatre centres d'enregistrement fédéraux actuels. La commune a fait sa part et ne veut pas abriter un centre de départ.
Vaud, comme le Valais, défendent l'option Dailly, que les deux cantons comptent exploiter conjointement. Le site isolé permettra de contenir les disparitions. L'investissement reste "raisonnable" et "pas forcément plus cher qu'à Vallorbe", note le canton.
La proximité du centre de gendarmerie de Rennaz, de l'Académie de police de Savatan et du futur hôpital du Chablais sont des atouts. Ils garantiront la sécurité du site tant sur le plan sécuritaire que médical, a ajouté le canton.
Enfin, Vaud demande que toutes les régions soient traitées sur un pied d'égalité. Les autorités fédérales ont accepté que le site de Perreux (NE) ne soit ouvert qu'avec l'approbation des autorités locales. Il ne peut en être autrement ailleurs.
Si le site de Dailly devait être exclu de la proposition qui sera étudiée par le Conseil fédéral à la rentrée, le gouvernement vaudois sollicite d'ores et déjà une rencontre avec les conseillers fédéraux Simonetta Sommaruga et Guy Parmelin. En jeu: évoquer ce dossier "de manière complète", en y associant l'asile et le devenir des places d'arme.