Baisse des salaires chez les professionnels de la santé en EMS, les syndicats s'indignent
Des baisses de salaires pour les employés en EMS font grincer des dents les syndicats.
Des baisses de salaires pour les employés en EMS font grincer des dents les syndicats. Ils déplorent une dévalorisation d'une profession déjà en sous-effectif. L’AVALEMS justifie ces changements en raison de l’harmonisation des classes salariales.
Le syndicat suisse des services publics dénonce la baisse de salaire pour plusieurs métiers de soin. "Inadmissible", s'indigne le syndicat: une vraie dévalorisation du travail fourni par le personnel de santé, diplômé d'un AFP, d'un CFC ou d'un diplôme en école supérieure. De son côté, Arnaud Schaller, directeur de l'AVALEMS, l'association des EMS à l’origine des modifications, justifie ces décisions: «Nous avons décidé de revoir toutes les classifications. L’objectif, c’était d’harmoniser un peu les pratiques par rapport aux autres acteurs de la santé. Cela veut dire que cette fameuse classe des ASA (diplômé d’une AFP, une attestation fédérale de formation professionnelle) a dû être diminuée pour que l’on puisse respecter strictement les salaires appliqués au niveau suisse.»
«Réduire le nombre d’AFP pour maximiser les CFC»
L’objectif à long terme, selon le directeur de l’association est également de pousser à la formation continue: «Nous souhaitons réduire le nombre de diplômes AFP pour maximiser le nombre de CFC. Nous disons donc: diminuer légèrement l’attractivité salariale des AFP pour que ces personnes continuent à se former et se dirigent ainsi vers un CFC.»
«Un argument fallacieux», selon Nathalie d'Aoust Ribordy, secrétaire régionale du syndicat suisse des services publics. «Les salaires dans les milieux des soins sont déjà tellement bas qu’il n’y a pas du tout besoin de les baisser pour motiver les gens à poursuivre leur formation. »
Une nouvelle classe d’infirmières et d’infirmiers
La décision de séparer les infirmiers en deux catégories de salaires distincts fait également débat. Un système avec d'un côté les diplômés de hautes écoles (HES) et de l'autre celles et ceux qui auront terminé la nouvelle formation en école supérieur (ES) et qui seront ainsi moins bien rémunérés que les premiers. «C’est clair qu’on crée une nouvelle école, donc une nouvelle formation (ES) avec une distinction dans les tâches demandées à ces deux catégories, analyse Nathalie d’Aoust-Ribordy. Mais de nouveau, les salaires restent bas en rapport au nombre d’années de formation, et cela dans les deux cas. Et surtout, je m’interroge car cette distinction salariale n’existe pas dans les hôpitaux, par exemple.»
«Il est clair et logique que les personnes qui se sont formées trois ans (HES) et qui ont des compétences médico-techniques un peu plus poussées n’aient pas la même classification salariale qu’une personne qui a fait deux ans d’école supérieure (ES)», rétorque Arnaud Schaller.
Une séance d'information organisée par le syndicat aura lieu le lundi 27 janvier prochain à Sion.