Avec "urgence-crise" et "CAP’Ado", le Valais pérennise son nouvel outil pour la pédopsychiatrie
C’était attendu. Plus encore depuis le covid. Le Conseil d’Etat a décidé de rendre pérenne le projet-pilote "urgence-crise" avec une double structure ambulatoire, destinée aux ados et jeunes adultes en souffrance psychique.
"Une réponse tout de suite permet parfois d’éviter le pire". Boris Guignet, chef du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’Hôpital du Valais sait de quoi il en retourne. C’est d’ailleurs peut-être l’un des arguments qui ont prévalu pour le Conseil d’Etat, au moment de trancher sur une solution nouvelle pour la pédopsychiatrie. C’est ce qu’il a fait en décidant de pérenniser un projet pilote en faveur des ados et jeunes adultes.
"Urgences-Crises", c’est son nom, offre un accès rapide à une consultation ambulatoire lorsqu’un jeune est "en rupture", qu’il décompense, dans le jargon.
Les horaires sont étendus, les accès facilités, la prise en charge est coordonnée entre les professionnels de la santé.
En complément, une nouvelle structure "Cap Ado" a été mise sur pied à 200 mètres de l’hôpital pour offrir un suivi, toujours ambulatoire, lorsque la période creuse persiste. "L’objectif c’est de leur permettre de recommencer à penser à des projets", souligne Alain Boson est infirmier-chef du Pôle de Psychiatrie et Psychothérapie à l’Hôpital du Valais.
Les effets déjà visibles mais des moyens à développer
Dans son controlling pour 2023, le canton a comptabilisé 3142 journées d’hospitalisation facturées via la pédopsychiatrie. Alors certes, le chiffre n’est pas définitif mais compte tenu de la demande, il démontre tout de même une diminution de 10% par rapport à 2019. Cette baisse, le département attribue au nouveau modèle de prise en charge "urgence-crise" couplé à CAP’Ado.
Dans tous les cas, le chef du département de la santé, des affaires sociales et de la culture, ne cache pas son enthousiasme. Mathias Reynard le dit : d’abord cette solution est pérenne et apporte de véritables réponses. Ensuite ce projet, le premier soutenu par le Conseiller d’Etat lors de son élection, était dans le pipeline depuis bien trop longtemps avant de voir le jour.
Pour mettre en place ce projet, il a fallu augmenter le nombre d’EPT dans les services concernés, soit six de plus pour le Centre Hospitalier du Valais romand (à Sion et Martigny) et deux supplémentaires pour le SZO à Brig. Avec les besoins accrus, la version pérenne occupe quelque 10 professionnels.
Si l’on ne prend que les deux structures, c’est un montant d’un peu plus d’un demi-million de francs par an qui sera consacré à leur fonctionnement.
Mais la suite est déjà en réflexion : notamment en donnant les mêmes accès dans le Haut-Valais et dans le Bas et en renforçant le contact avec des unités mobiles pour aller vers les familles ou les foyers d’accueil lorsque les déplacements vers Sion ne sont pas possibles.
Côté renforcement de compétences, l’introduction d’infirmières en pratique avancée est un plus manifeste, selon Alain Boson.
Enfants et adolescents : déroulement de la prise en charge
Tout jeune ou proche d’un jeune en proie à des souffrances psychiques, relationnelles ou existentielles (dépression, dépendances, troubles anxieux, troubles liés à des facteurs de stress, autres) peut prendre contact, directement ou avec l’aide de son médecin de famille, avec un professionnel du Pôle de Psychiatrie et Psychothérapie du Valais Romand en appelant le 0800 012 210. Celui-ci l’informera et l’orientera vers le parcours de soin qui correspond à ses besoins.
Pôle de Psychiatrie et Psychothérapie - enfants et adolescents