Achats à l'étranger : la baisse de la franchise ne convient pas à tout le monde
Dès le premier janvier 2025, les Suisses qui effectuent leurs achats de l'autre côté de la frontière ne pourront rapporter plus que pour 150 francs de marchandises exemptées de TVA, contre 300 actuellement. Une décision qui ravit les uns et fait grincer des dents les autres.
La franchise des marchandises exemptées de TVA va baisser de moitié à la frontière l'an prochain. Les Suisses qui font leurs courses à l'étranger ne pourront rapporter plus que pour 150 francs de marchandises exemptées de TVA, contre 300 actuellement. Et ce, dès le 1er janvier.
Cette révision, qui émane du Parlement fédéral, ne concerne que les biens auxquels s'applique le taux de TVA normal de 8,1%. Il souhaite ainsi lutter contre le tourisme d'achat et renforcer l'économie locale.
Une bonne nouvelle pour les petits commerces, selon Flavien Claivaz, directeur de l'Union commerciale valaisanne (UCOVA). "D'une certaine manière, cette décision permet de lutter contre une sorte de concurrence déloyale", précise ce dernier :
Cette volonté du Parlement de renforcer l'économie locale n'est, toutefois, pas un argument qui tient la route, affirme pour sa part la Fédération romande des consommateurs (FRC). "On va surtout renforcer la puissance de la grande distribution", estime Paola Riva Gapany, présidente de la FRC Valais :
Les symptômes, mais pas les causes
En outre, Paola Riva Gapany affirme que la révision cible les symptômes – les Suisses qui effectuent leurs achats à l'étranger – plutôt que de s'attaquer au véritable problème, à savoir, la raison pour laquelle ils passent la frontière pour faire leurs courses : "on en connaît très bien la raison", martèle cette dernière. Et d'ajouter : "c'est parce qu'à l'étranger, les produits sont moins chers".
De fait, la présidente de la FRC Valais estime que la solution à ce problème se trouve ailleurs : "il aurait avant tout fallu s'attaquer aux coûts des produits et au cout de la vie, plutôt que de baisser la franchise pour la TVA".
De son côté, Flavien Claivaz estime que la cherté des produits en Suisse n'est qu'une partie du problème, un seul côté de la pièce. "Il faut prendre tous les éléments dans l'équation", déclare ce dernier :
Importante charge administrative
Et notons encore que le Conseil fédéral était opposé à cette révision. Il estimait que la baisse de la franchise-valeur entraînerait une charge administrative importante pour le personnel des douanes et les voyageurs, pour des montants très modestes.
Cette modification sera assortie de mesures d’accompagnement afin que la plupart des dédouanements se fassent à l’avenir par voie numérique. Les particuliers pourront déclarer eux-mêmes les marchandises à l’importation et verser les éventuelles redevances au moyen de l’application de dédouanement QuickZoll.