Accident mortel à Ardon : un drame qui relance le débat sur la sécurité des trottinettes électriques
Un décès survenu à Ardon le weekend dernier relance le débat sur la sécurité des trottinettes électriques. Comportements à risque, cadre légal et canaux de prévention : on fait le point avec le Bureau de Prévention des Accidents (BPA).

En 2023, 121 accidents graves liés à l'utilisation de trottinettes électriques ont été recensés en Suisse. Dernier drame en date en Valais : un homme décédé à Ardon le weekend dernier suite à une chute sur la chaussée.
De quoi relancer le débat sur la sécurité de ce type de mobilité. Puisque selon le Bureau de prévention des accidents, les cas augmentent chaque année depuis cinq ans, date de la première statistique dédiée.
20% des accidents dus à de l'inattention
"La tendance est d'abord liée à l’engouement croissant pour ce moyen de transport ", commence par préciser Lucien Combaz, porte-parole du BPA. Mais il poursuit en pointant du doigt plusieurs comportements à risque de la part des utilisateurs, "deux tiers de ces accidents se produisant dans des lignes droites, sans trajectoires compliquées apparentes. Et trois quarts concernant des accidents individuels, qui n’impliquent que les conducteurs eux-mêmes."
En analysant les chiffres, des tendances se dessinent : 40% des accidents graves seraient ainsi liés à la consommation d’alcool, tandis que 20% résultent de l’inattention ou de la distraction. "C'est un engin qui paraît ludique et facile", analyse Lucien Combaz. "On oublie facilement qu’il exige aussi sa part de maîtrise technique : l’équilibre, les trajectoires et la gestion des obstacles."
Des règles de circulation méconnues
Un autre problème réside dans le manque de connaissance des utilisateurs quant aux règles de circulation, selon Lucien Combaz. "Les trottinettes électriques doivent respecter les mêmes lois que les vélos électriques en Suisse, utiliser les pistes quand il y en a et éviter les trottoirs". Quant à l'équipement, l'éclairage fixe à l'avant et à l'arrière reste obligatoire, même en journée.
Sur ce terrain, le secteur de la vente aurait-il aussi un rôle à jouer pour informer la clientèle ? " Ce serait d'une grande aide, même si ça n'est pas leur mission première", reconnait le porte-parole du BPA. "Et cette solution se heurte aussi à des limites quand les acheteurs optent pour l'e-commerce."
Port du casque : un vaste débat
Le port du casque reste un sujet de débat. Que ce soit pour la trottinette ou le vélo, il est à ce jour recommandé, mais pas obligatoire. Alors que si l’on en croit le BPA, il permettrait de réduire jusqu’à 70% des blessures graves en cas de choc à la tête.
C’est sans compter la réticence de plusieurs milieux et associations, qui craignent qu'une obligation n’entrave le développement de la mobilité douce.
Soucieux de trouver un consensus, BPA milite actuellement en faveur d'une obligation pour les usagers jusqu’à 14 ans, plus vulnérables en cas de chute.