L'école vaudoise s'ouvre au monde du travail
Le canton de Vaud intensifie ses efforts annoncés l'an passé pour valoriser l'apprentissage. Trois premiers coordinateurs régionaux de l'approche du monde professionnel (AMP) ont été nommés à la dernière rentrée afin de tisser des liens entre les établissements scolaires et l'économie locale, a annoncé le conseiller d'Etat Frédéric Borloz mardi, à l'occasion de l'ouverture du Salon des métiers 2023 à Lausanne.
"Ces coordinateurs AMP sont de véritables pivots pour faciliter l'accessibilité des jeunes à la formation professionnelle", a souligné devant les médias le chef du Département de l'enseignement et de la formation professionnelle. "Nous nous concentrons sur la fin de la scolarité obligatoire pour intéresser les jeunes à une formation professionnelle qu'ils pourraient suivre jusqu'au bout."
A terme, le canton devrait nommer huit coordinateurs AMP, soit un par région scolaire. L'une de leurs tâches consiste en l'organisation de journées "Forum des métiers" dans les écoles. Dans ce cadre, des entreprises viennent avec des apprentis présenter leurs métiers aux élèves des classes terminales (11S).
Formule à succès
"Les élèves y sont très sensibles, c'est nouveau que les entreprises viennent dans les établissements scolaires, ils n'ont plus à faire toutes les démarches eux-mêmes", s'est réjoui Cédric Blanc, directeur général de l'enseignement obligatoire. "En outre, comme il s'agit autant de grandes entreprises présentes dans la région que de PME du quartier, c'est bon pour la cohésion sociale."
Pour Patrice Crottaz, coordinateur AMP pour Lausanne, les journées "Forum des métiers" dans les écoles constituent un bon complément au Salon des métiers. "Les élèves peuvent découvrir les métiers qui leur sont présentés et valider ou invalider certaines idées qu'ils s'en faisaient", a-t-il expliqué Patrice Crottaz. "Ils peuvent ainsi construire plus finement un projet professionnel, tandis que les entreprises peuvent dénicher leurs futures pépites."
D'autres mesures nécessaires
Frédéric Borloz a fait de son plan d'action en 16 points pour la revalorisation de l'apprentissage une de ses priorités pour la législature 2022-2027. Il faudra cependant encore patienter pour se prononcer sur ses effets.
Le ministre PLR souligne toutefois que "les chiffres actuels montrent une certaine stabilité quant au choix de l'apprentissage par les élèves en fin de scolarité". Il se réjouit des 6031 contrats d'apprentissage signés à la rentrée 2023, un nombre supérieur de 150 à la rentrée de l'an passé, (mais cependant pratiquement égal à celui de la rentrée 2020, avec 6030 contrats signés).
Pour le conseiller d'Etat, si les 16 points du plan d'action demeurent "la Bible" pour la revalorisation de l'apprentissage, des mesures structurelles sont également nécessaires. Parmi elles, le passage en quatre ans de la maturité gymnasiale ainsi que la question des vacances des apprentis.