Kilian Jornet : "Je suis dans la forme de ma vie"
Il sera l'un des grands favoris de la 51ème édition de Sierre-Zinal ce samedi. Forfait l'an dernier, Kilian Jornet brigue une 10ème victoire sur la course des cinq 4'000. En grande forme, l'Espagnol de 36 ans se livre à la veille du jour J.
Ce samedi, Sierre-Zinal vivra sa 51ème édition. Comme chaque année, les meilleurs athlètes de la discipline ont fait le déplacement et la lutte pour la victoire s'annonce relevée. Parmi les favoris, on retrouve l'inévitable Kilian Jornet. Neuf fois vainqueur de cette course, l'Espagnol de 36 ans a fait le point sur ses objectifs à la veille de son départ.
Comment vos dernières semaines se sont-elles déroulées?
Vraiment très bien. Les entraînements se sont bien passés. Je n'ai pas connu le moindre problème ou la moindre blessure, donc la forme est au rendez-vous. Le plus dur sera de la maintenir pour le montrer une fois en course samedi.
Avant de parler de cette 51ème édition, un mot sur l'année dernière où vous n'aviez pas pu participer?
C'est vrai que je n'avais pas pu prendre le départ, mais je pense que l'on peut participer à cette course unique même sans porter un dossard sur le dos. J'étais ici, j'avais soutenu les coureurs et finalement, j'étais tout de même très heureux.
Vous parlez de cette course unique, qu'est-ce que représente Sierre-Zinal à vos yeux?
C'est l'une des premières courses de montagne de l'histoire. Elle existe encore aujourd'hui tout en ayant conservé le même parcours. Les meilleurs coureurs de chaque génération sont venus se battre ici pour la victoire et je pense que ça a contribué à en faire un monument. L'ambiance est unique, l'organisation est l'une des meilleures au niveau professionnel. La force de Sierre-Zinal, c'est que malgré cette renommée, les organisateurs ont gardé cet esprit de course de village qui aime sa vallée et ses montagnes et ça, c'est fantastique ! Le paysage est dingue et c'est une chance exceptionnelle de pouvoir courir ici. Pour toutes ces raisons, Sierre-Zinal a une place particulière dans mon cœur.
Vous êtes déjà ici à Zinal depuis lundi, pourquoi avoir fait ce choix?
J'ai fait le voyage avec ma famille et mes deux filles qui sont encore assez jeunes. En venant un peu plus tôt, c'était l'occasion de s'acclimater tranquillement et de s'éviter du stress inutile. Je pense que c'est aussi le moyen pour moi de mettre toutes les chances de mon côté pour être prêt samedi.
Quel est votre état de forme. Pensez-vous avoir les jambes pour battre votre propre record?
Il faudra voir. Je vais essayer de faire la meilleure course possible et je m'entraîne pour y arriver, mais il y a d'autres coureurs qui sont très forts. En ce moment, je suis dans la meilleure forme de ma vie et j'espère faire encore mieux que les années précédentes. Maintenant, il fera très chaud samedi et je pense que ça aura une incidence sur les chronos.
Vous parlez de cette chaleur, qu'est-ce qu'il faudra changer pour la gérer au mieux?
Il faudra commencer par bien s'hydrater durant toute la course, mais aussi bien gérer le rythme. Il ne faudra surtout pas se griller, car avec les fortes chaleurs, le risque est de trop forcer et de ne plus être en mesure de maintenir la cadence sur les derniers kilomètres.
Au départ, il y aura des Kényans qui font aussi figure de favoris. Est-ce qu'ils vous font peur?
Peur non, car ce sont tous des copains. On court ensemble et on se côtoie depuis des années. En plus des Kényans, le Suisse Rémi Bonnet sera l'un des prétendants au succès final. Je pense que la bataille sera belle.
La perspective de pouvoir gagner pour la dixième fois, ça représente quoi pour vous?
Je ne dirai pas rien, mais presque. Ma fierté principale, c'est d’être présent ici à Zinal depuis des années. Ma première victoire remonte à 2009 et depuis, je suis resté constant et je n'ai été blessé que rarement. Alors même si j'espère gagner, c'est ma régularité qui compte le plus à mes yeux
Quel a été votre préparation pour cette 51ème édition?
La première chose qu'il faut savoir, c'est que la base de ma préparation se fait sur des années. Ces derniers mois, ce sont plutôt des ajustements, des détails sur lesquels j'ai travaillé. J'ai alterné des entraînements avec du volume en douceur et quelques séances intenses avec des montées et du plat pour bien me préparer pour Sierre-Zinal.
Pour ce samedi, avez-vous un plan de course déjà défini?
Comme toujours, je vais essayer de partir fort sur la montée, car c'est mon point fort. Ensuite, mon but sera de perdre le moins de temps possible sur le plat. Voilà pour la théorie, reste maintenant la pratique. Il faudra voir samedi avec une concurrence qui s'annonce très relevée.
Encore un mot sur le public. Quel rôle joue-t-il pour vous?
C'est une ambiance de folie sur tout le parcours. Même si on n'a pas le temps pour les reconnaitre, c'est un soutien incroyable. Quand on est dans le dur et que l'on souffre, ça nous donne des ailes pour finir la course en beauté.