L'Anniviard Valentin Crettaz aux anges : "Ce n'est clairement pas un hiver normal"
Des victoires, des victoires et encore des victoires. Valentin Crettaz n'aurait pas pu rêver mieux comme premier hiver à la tête de l'équipe de Suisse masculine de vitesse. Le Valaisan fait le bilan de la saison écoulée, qui n'est d'ailleurs pas encore totalement terminée.

Valentin Crettaz, revenons quelque peu en arrière. Quel mot avez-vous pour décrire cette formidable saison 2024/2025 ?
Ce n’est clairement pas un hiver normal. C’est peut-être quelque chose que nous ne vivrons plus durant les quarante prochaines années. La dernière fois que cela s’était aussi bien passé, c’était en 1987. C’est juste génial de vivre ça, d'accompagner les athlètes tous les jours sur la piste, de trouver des solutions avec eux pour que cela fonctionne. Mais je crois que c’est important de le rappeler au public, ce que nous avons vécu cet hiver n’est pas normal. Cela va être difficile de reproduire juste le 90% de ce qui a été fait.
Existe-t-il une part d'irrationnel dans ces résultats ?
Oui, clairement. Ce n’est jamais facile d’aller gagner une course. Bien skier est une chose, mais gagner en est une autre. Cette saison, tous les athlètes se poussaient, que ce soit aux entraînements ou durant les courses. Ils arrivaient à chaque fois à montrer des choses fabuleuses, même si c’était parfois compliqué pour nous, les entraîneurs, de les maintenir dans cette optique-là.
Les doublés, les triplés, les Mondiaux, Crans-Montana… Quelle image restera de cette saison selon vous ?
Les podiums, assurément. À titre personnel, la victoire d’Alexis (Monney) à Bormio est le moment le plus spécial de l’hiver. Je le connais depuis très longtemps, depuis qu’il est petit. C’était un moment très spécial. Il y a aussi la première victoire de Franjo (von Allmen), les médailles aux Mondiaux ou encore le week-end à Crans-Montana… Gagner de cette manière à la maison, c’était tellement beau.
Avec tous ces résultats, avez-vous eu le temps de décompresser en cours de route ?
On a fait une ou deux fois la fête cet hiver, mais très peu. Dans une saison, nous avons rarement le temps. Il y a toujours une course qui arrive ou alors, nous sommes sur la route. À Saint-Moritz, nous allons aussi pouvoir profiter de passer du temps tous ensemble. J’ai d’ailleurs invité tous les athlètes chez moi pour faire une raclette, c’est du bon temps que nous vivons ensemble et c’est vraiment chouette.
On a beaucoup parlé de l’esprit d’équipe dans cette formation masculine de vitesse, quelle est votre part en tant que coach ?
Je pense que la première des choses, c’est d’avoir une bonne ambiance dans l’équipe des coachs. Nous nous entendons super bien entre nous. Nous sommes d’ailleurs plus des copains que des collègues de boulot. Je pense que cette bonne humeur se transmet aux athlètes et qu’ensuite, tout fonctionne.
Et vous, qu’avez-vous appris de cette saison ?
J’ai appris énormément de choses, dans de nombreux domaines. Nous avons découvert de nouvelles pistes et il fallait à chaque fois les étudier. J’ai aussi côtoyé de grands athlètes. La mission était de trouver des solutions avec eux pour que cela fonctionne le jour de la course. Je sors vraiment grandi de cet hiver et je me réjouis de la suite.
Il y a eu beaucoup de bons moments cette saison, mais avez-vous eu des moments délicats à gérer ?
La chute d’Arnaud (Boisset) lors de la première épreuve à Beaver Creek a été un moment très difficile pour nous. Alors oui, sur le moment, nous étions contents du doublé de Justin (Murisier) et de Marco (Odermatt), mais de l’autre côté, nous étions très inquiets pour la santé d’Arnaud. Sinon, lors de chaque course, il y a eu des athlètes qui ont contre-performé. Le but était de les garder motivés pour la suite, de trouver des solutions pour que cela se passe le mieux possible sur la prochaine épreuve.
La saison n'est pas encore terminée, puisque, après les championnats de Suisse à Zinal, vous allez encore vous entraîner avec un sacré programme...
Effectivement, nous allons encore travailler une semaine à Saint-Moritz. Tous les groupes de vitesse seront présents, celui de Coupe du Monde et celui de Coupe d’Europe. Nous pourrons ainsi travailler certaines choses que nous n’avons pas encore eu le temps de faire depuis l'été dernier.
Des entraînements, mais il y a encore plusieurs choses qui se jouent en fin de saison...
Alors, concernant les groupes pour l'hiver prochain, ils sont déjà établis avec les résultats réalisés par chacun durant la saison. Il n’y a donc plus de suspense sur ce plan-là. En revanche, au niveau du matériel et au niveau de la technique, il sera important de profiter de ces conditions pour bien travailler.
Vous l’avez dit, cela sera très difficile de faire mieux que cet hiver. Néanmoins, vous n’allez pas chômer cet été, vous allez sans doute vouloir apporter des petites choses en plus. Que pensez-vous pouvoir amener à cette équipe de vitesse, car après tout, la manche parfaite n’existe pas ?
Nous allons travailler du mieux possible pour que tout fonctionne. L’année dernière, la préparation avait bien fonctionné. Nous allons donc repartir sur les mêmes bases et allons simplement continuer à bosser.