Christophe Torrent : "Cette fin en queue de poisson est difficile à accepter"

"C'était le gros objectif de ma fin de saison", soupire-t-il au lendemain de cette issue cruelle. "Si je n'étais simplement pas parvenu à jouer tout devant sur cette dernière course, il n'y aurait pas eu de problème. Je me serais dit que je n'étais peut-être pas encore prêt à faire le saut. Là, nous n'avons simplement pas pu nous battre pour décider de ces places fixes. Cette fin en queue de poisson est difficile à accepter."

Surtout qu'à en croire le Valaisan, rien n'indiquait que la météo viendrait jouer les trouble-fêtes. "Tout le monde a été surpris. Nous n'avons pas vu arriver ce vent. J'ai eu quelques craintes dans mon lit en entendant souffler vers 6h00 du matin, mais lorsque nous sommes partis à la reconnaissance, ça s'était calmé. Je me suis alors dit que c'était bon, mais finalement, le départ a été repoussé chaque 30 minutes. Lorsque le couperet est tombé vers 13h30, j'ai ressenti une grande tristesse."

Christophe Torrent a donc bouclé sa saison de Coupe d'Europe au 5ème rang du général de la descente, à seulement 46 points de l'Autrichien Felix Hacker, 3ème, qui a décroché le dernier ticket pour concourir de manière fixe dans l'élite l'hiver prochain. Un malheur partagé avec Gaël Zulauf, le skieur du Pays d'Enhaut à qui il a manqué…une seule unité. "Sa situation est encore plus difficile à vivre que la mienne. Je ne sais pas si c'est déjà arrivé à quelqu'un de manquer cette place fixe pour un seul point. Nous sommes deux potes qui partageons la même chambre durant tout l'hiver. La déception est donc doublement grande. Surtout en sachant que Felix Hacker était blessé et n'aurait de toute manière pas pu concourir."

Moins de vingt-quatre heures après ce dénouement amer, Christophe Torrent et Gaël Zulauf ont dû s'aligner en Super-G ce lundi à Kvitfjell. L'Arbazien a terminé 26ème, juste derrière son coéquipier. "Je crois que c'est l'une des premières courses de ma vie où j'ai autant de peine à me mettre dedans. J'ai grillé énormément d'énergie mentale hier (ndlr : dimanche) et j'ai donc eu de la peine à me remobiliser aujourd'hui (ndlr : lundi). L'adrénaline m'a manqué pour m'engager totalement et jouer tout devant, même si je crois avoir réalisé deux premiers secteurs plutôt bons."

Si la frustration et la déception sont difficiles à évacuer à chaud, le Valaisan tente tout de même de voir le verre à moitié plein. "Sincèrement, si on m'avait dit au début de la saison que j'allais terminer au 5ème rang du général de la descente, j'aurais signé", affirme-t-il. "J'avais déjà fait quelques podiums en Super-G dans le passé et j'avais vraiment pour objectif d'amener la descente au même niveau. Finalement, c'est cette discipline qui m'a donné ma première victoire en Coupe d'Europe (ndlr : à Crans-Montana le mois dernier). En prenant un peu de recul, je peux parler d'un exercice plus que correct en descente. Malheureusement, avec la densité actuelle du ski suisse, on sait qu'on est obligé de passer par une place fixe pour être assuré de concourir en Coupe du Monde. Ce n'est pas encore pour cette année, mais j'espère que ce sera pour la prochaine." Christophe Torrent a encore quelques échéances devant lui avant de ranger provisoirement les skis. Il disputera deux courses au niveau FIS le week-end prochain à Pizol avant de concourir "à la maison" lors des championnats suisses à Zinal.