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Après avoir signé sa meilleure saison, Aurélien Gay attaque le nouvel hiver sans pression

Auteur de son premier podium en Coupe du Monde au printemps, Aurélien Gay se montre ambitieux à l'heure d'aborder la nouvelle saison de ski alpinisme. L'athlète du Levron fait notamment des Mondiaux de Morgins le gros objectif de son hiver.

Christophe Moreillon
Christophe Moreillon, Rédaction Rhône FM
12 déc. 2024, 14:00
/ Màj. le 12 déc. 2024 à 17:15
Aurélien Gay, prêt à attaquer la nouvelle saison de Coupe du Monde de ski alpinisme.
Aurélien Gay, prêt à attaquer la nouvelle saison de Coupe du Monde de ski alpinisme. © KEYSTONE / MAXIME SCHMID

Il avait terminé sur une pointe d'amertume la meilleure saison de sa carrière. Quelques semaines après avoir signé le tout premier podium de sa carrière en Coupe du Monde, une 3ème place sur la verticale de Cortina d'Ampezzo, Aurélien Gay avait vu ses rêves de triompher sur la mythique Patrouille des Glaciers être reportés ce printemps. La faute aux conditions météos ayant entraîné l'annulation de l'épreuve entre Zermatt et Verbier. Huit mois plus tard, il attaque plus motivé que jamais le nouvel hiver qui débute ce week-end à Courchevel.

"Il ne reste plus qu'à récolter en course les fruits du travail effectué." Aurélien Gay

"Après cette longue période de préparation, je suis très excité d'enfin commencer la compétition", souffle d'emblée le Bagnard qui se dit confiant avant ce premier rendez-vous de l'hiver. "Je suis très content de la forme dans laquelle je suis actuellement. Nous avons très bien bossé avec mon coach afin que mon physique évolue comme nous le souhaitions. Les conditions d'entraînement que nous avons trouvé tant à Zermatt qu'à Verbier ces dernières semaines étaient top. Maintenant, il ne reste plus qu'à récolter en course les fruits du travail effectué jusque-là."

Libéré par son premier podium

S'il reconnait avoir franchi un palier l'hiver dernier, Aurélien Gay refuse de parler d'une pression supplémentaire au moment d'aborder la nouvelle saison. "Plus que de la pression, je ressens des attentes. J'espère faire au moins aussi bien que l'an passé. Si je peux claquer deux ou trois podiums, je ne vais pas m'en priver. Être monté sur la boîte à Cortina m'a libéré de quelque chose. Depuis tout gamin, je rêvais de faire un podium en Coupe du Monde. Le fait d'y être parvenu m'enlève justement une part de pression."

"Le risque de se laisser aller est grand lorsqu'on se contente d'entraînements. Enfiler un dossard te pousse à te mettre dans le dur." Aurélien Gay

À l'instar de plusieurs autres spécialistes de sports d'hiver, dont le fondeur Candide Pralong, Aurélien Gay a profité de la période estivale pour s'illustrer dans d'autres disciplines que le ski alpinisme. Il a ainsi enfourché son vélo lors du Tour des Stations et il a pris part à plusieurs courses baskets aux pieds. "Rester dans le rythme de la compétition est primordial", affirme-t-il. "Le risque de se laisser aller est grand lorsqu'on se contente d'entraînements. Enfiler un dossard te pousse à te mettre dans le dur. Il faut bien se rendre compte que la préparation débute au mois de mai. À ce moment-là, je peine à me projeter sur décembre et la première course de ski alpinisme. Faire du vélo ou de la course à pied me fixe un objectif durant l'été et me permet de batailler avec des athlètes du coin sur d'autres sports que notre discipline de prédilection."

De bons résultats baskets aux pieds

Le skieur du Levron ne s'est pas contenté de participer, il s'est également illustré sur différents rendez-vous de course à pied. Vainqueur du double kilomètre de Chandolin fin septembre, il a terminé 2ème du kilomètre vertical de Fully mi-octobre. "Lorsque j'établis mon programme estival, je sélectionne essentiellement des courses qui se font avec les bâtons afin de me rapprocher des efforts à fournir durant l'hiver. Le vélo me permet lui d'ajouter beaucoup de volume à mon entraînement. Il y a beaucoup de choses à prendre de cette période estivale en vue de la saison de ski alpinisme."

"Aller en Azerbaïdjan fait partie de l'évolution de notre sport." Aurélien Gay

Si le rendez-vous de Courchevel est connu des spécialistes de ski alpinisme, ces derniers découvriront un environnement inédit début janvier. La 2ème étape de la saison de Coupe du Monde les emmènera en effet à Shahdag en…Azerbaïdjan. "Cela fait partie de l'évolution de notre sport", estime Aurélien Gay. "Il faut s'ouvrir à d'autres horizons que l'Europe centrale. Dès que nous avons pris connaissance du calendrier, nous nous sommes renseignés sur le coin. Les courses ne se dérouleront pas à trop haute altitude et je n'ai aucune crainte quant à l'organisation de ces épreuves. L'Azerbaïdjan est présent sur le circuit de Coupe du Monde depuis plusieurs années. Ils ont une équipe dynamique et ils savent donc ce qu'ils ont à faire."   

Une semaine à part à la maison

Focalisé sur les premières épreuves de l'hiver, Aurélien Gay ne cache pas le gros objectif de sa saison : les championnats du Monde prévus début mars à Morgins. "Les Mondiaux représentent toujours une semaine à part, exceptionnelle pour un athlète. Vivre ça à domicile rend la chose encore plus forte. Je vais préparer ce rendez-vous à fond, mais là-aussi, sans me mettre trop de pression." L'avenir olympique du ski alpinisme a poussé la discipline à se réinventer en modifiant certains formats de course, provoquant la grogne de plusieurs spécialistes du milieu. "Cet élément fait aussi partie de l'évolution de notre sport qui cherche à devenir plus télévisuel. Heureusement, les courses mythiques que sont la Patrouille des Glaciers ou la Pierra Menta devraient rester les mêmes."

Les JO : focus sur 2030 plutôt que 2026

Le ski alpinisme fera son entrée au programme olympique lors des Jeux de Milan et Cortina en 2026. Le CIO a toutefois décidé de ne proposer que deux épreuves : le relais mixte et le sprint. L'individuelle pourrait elle être intégrée à partir de 2030 dans les Alpes françaises. "Il faut que l'ISMF (ndlr : la fédération internationale de ski alpinisme) et le CIO fassent leur job à ce niveau-là. Une chose est certaine : sans ma discipline de prédilection, les JO ne seront pas du tout mon objectif en 2026. Je me focaliserai entièrement sur la prochaine Patrouille des Glaciers."

CM
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