Portrait du mois : Eliane Giovanola, une vie consacrée à la gymnastique
Une vie consacrée à la gymnastique, voilà comment on pourrait résumer le parcours d’Eliane Giovanola. La vice-présidente de la Fédération Suisse fait l’objet de notre rubrique portrait du mois.
De ses origines purement fonctionnelles pour avoir une activité physique, jusqu’aux spectacles époustouflants de type Gymnaestrada, en passant par les prouesses olympiques : la gym est solidement ancrée dans le paysage sportif. Plus particulièrement en Suisse, où la FSG regroupe 370'000 membres et près de 3'000 clubs. Et dans le comité central de cette puissante fédération, on trouve la Valaisanne Eliane Giovanola. Elle qui a gravit les échelons petit à petit sans forcément avoir d’ambition mais toujours en ayant su saisir les opportunités. « J’ai toujours dit que 9-10 ans dans un comité c’était la limite. Les gens qui gravitaient autour de moi ont toujours surveillé ça de près, au point de me reprendre pour une nouvelle fonction. »
Faire le lien
De simple gymnaste lorsqu’elle était enfant, Eliane Giovanola s’est rapidement reconvertie en monitrice, puis en juge lors des compétitions. Elle devient ensuite présidente de la société montheysanne la Gentiane, avant de prendre les rênes de l’Association valaisanne (1993-2004), puis de l’Union Romande (2006-2014).
« Je devais faire la relation entre la Romandie et la Fédération. » Eliane Giovanola
La vice-présidence de la Fédération Suisse de Gymnastique, qu’elle occupe depuis 2014, sera son dernier mandat. Au sein du comité central de la FSG, ses tâches sont variées mais son rôle était très clair dès le départ. « Je devais faire la relation entre la Romandie et la Fédération », explique-t-elle. Et pourtant elle ne pensait pas se retrouver à ce poste. « C’est vrai que n’étant pas bilingue, je ne me voyais pas occuper cette place mais j’y suis quand même allée. » Parmi les nombreux dossiers suivis, Eliane Giovanola met l’emphase sur l’un des tous derniers. « J’étais cheffe de délégation pour l’Eurogym, organisée pour la première fois en Suisse, à Neuchâtel. C’était une semaine extraordinaire pour la jeunesse, surtout après deux années pénibles en raison de la pandémie. »
Exister en Suisse alémanique
L’Eurogym à Neuchâtel, un grand moment parmi tant d’autres dans le parcours d’Eliane Giovanola qui, en faisant le lien entre la Suisse romande et le reste du pays, a mis un point d’honneur à ramener de grands évènements du côté francophone du pays.
« Cela me tenait à cœur de faire revenir cette Fête Fédérale en Romandie. » Eliane Giovanola
Principale satisfaction : la Fête Fédérale qui se tiendra à Lausanne en 2025. « C’est vrai que j’ai œuvré pour ce projet. Cela me tenait à cœur de faire revenir cette Fête Fédérale en Romandie, ce qui n’était plus arrivé depuis plus de 50 ans. Je pourrais partir le cœur léger et assister à cet évènement en tant que spectatrice, en profitant de chaque moment. » En spectatrice puisqu’Eliane Giovanola quittera son poste d’ici la fin de l’année. La Fédération Suisse de Gynmnastique devra se trouver une nouvelle personnalité romande capable de garder le lien et de bâtir de nouveaux ponts entre les régions linguistiques.
Quelques remous
Eliane Giovanola partira sans regrets. Les raisons de son futur départ de la FSG sont multiples. Il y a d’abord l’usure du temps. « 9-10 ans dans un comité, c’est la limite », disait-elle. On y arrive. Cependant, d’autres facteurs ont poussé la vice-présidente vers une sortie précipitée, sans aller au bout de son mandat. Simple coïncidence, Eliane Giovanola est âgée de 64 ans mais l’âge de la retraite ne signifie pas grand-chose pour cette cheville ouvrière de la gymnastique suisse.
« Nous avons mis en place une commission éthique car ces évènements ne doivent plus se reproduire. » Eliane Giovanola
La relative lassitude est surtout liée à divers épisodes récents : le covid et surtout les affaires de harcèlement. « Nous avons dû prendre des décisions stratégiques intéressantes mais surtout très rudes. Certaines choses étaient inattendues. Cela a été très difficile à gérer pour le comité central, surtout psychologiquement. » La dirigeante est consciente des problèmes rencontrés. Elle se montre moins tendre avec le battage médiatique. « Nous avons été massacrés, reprend-elle. Mais les conséquences ont été tirées. Nous avons mis en place une commission éthique car ces évènements ne doivent plus se reproduire. » La tempête est passée. Eliane Giovanola rendra son tablier d’ici la fin de l’année en gardant en mémoire les nombreux temps forts. « Le contact avec les gens, les rencontres, les excellents résultats et les grands évènements, voilà ce que je vais garder », conclut-elle.
Retrouvez ci-dessous l’entretien avec Eliane Giovanola