Jonathan Michellod: "Gagner le RIV serait la concrétisation d'un rêve"

Il y a un an, la victoire lui semblait promise. Le Bagnard Jonathan Michellod s'était montré le plus solide lors des onze premières spéciales du Rallye International du Valais 2022. En route vers le succès, le Bagnard était victime d'une crevaison dans le Val des Dix, sur l'ultime parcours chronométré. Conséquence: il était relégué au pied du podium, laissant à Mike Coppens l'honneur d'être sacré une deuxième fois consécutive. Douze mois plus tard, le pilote de Sembrancher rêve de prendre sa revanche sur le destin. Avant de s'élancer sur les routes du canton, il pointe en tête du championnat suisse des rallyes. Interview.

Jonathan Michellod, le cruel dénouement de l'an dernier est-il aujourd'hui oublié?
Non. Je crois que c'est impossible d'oublier lorsque l'on passe si proche d'une victoire sur cette épreuve. Gagner le Rallye du Valais, c'est le rêve pour énormément de pilotes et j'en fais évidemment partie. Cette crevaison lors de l'ultime spéciale reste dans un coin de notre tête avec mon copilote (ndlr: Stéphane Fellay) mais il faut désormais regarder de l'avant. Une nouvelle édition débute avec des conditions de course différentes et d'autres spéciales au programme. À nous de donner le meilleur de nous-mêmes pour réitérer ce qui avait bien fonctionné jusqu'à cet incident l'an dernier.

Cet incident renforce-t-il vos ambitions de victoire pour cette année?
C'est possible, oui. Gagner ce RIV 2023 serait en tout cas la concrétisation d'un rêve…mais je sais qu'y parvenir sera difficile au vu de la concurrence au départ.

Lorsque vous parlez de concurrence, on pense en premier lieu à Jonathan Hirschi qui vous talonne au classement général du championnat suisse des rallyes (ndlr: seulement sept petits points d'écarts)…
Honnêtement, même si nous sommes devant pour l'instant, cela va être difficile de remporter le titre national. Hirschi a l'avantage d'avoir disputé une manche de moins que nous. Cela risque bien de faire la différence au décompte final. À la régulière, on sait qu'il est presque imbattable. Il est très rapide, on a souvent de la peine à le suivre et cela risque à nouveau d'être le cas ce week-end. Après, on sait aussi que ce rallye est long. On l'a bien vu à nos dépens l'an passé.

Si vous deviez aujourd'hui choisir entre le titre de champion suisse et un premier sacre sur le Rallye International du Valais, pour quoi opteriez-vous?
C'est une question piège ça (rires). Difficile de répondre…mais je pense que je choisirais quand même une victoire sur le RIV.

Comment l'expliquer? Qu'est-ce qui rend cette épreuve si spéciale?
Tout simplement le fait qu'elle a pratiquement toujours fait partie de ma vie. Mes premiers souvenirs dans le public remontent à 2004. Ma première présence au départ date de 2014. Aujourd'hui, je ne me verrais plus ailleurs que derrière le volant durant ce week-end particulier. Avoir la chance de concourir à la maison, sur des routes que l'on connaît par cœur, c'est une immense fierté. 

C'est surtout l'occasion de rouler devant un public très nombreux. La ferveur régnant sur le RIV n'est plus à démontrer…
Effectivement. On connaît énormément de personnes qui viennent nous soutenir tout au long des deux jours de compétition. Pointer en tête de ce rallye, réaliser les temps scratchs de certaines spéciales devant nos proches, c'est quelque chose d'incroyable, de magique. 

On annonce quelques gouttes de pluie pour la journée de vendredi. Le choix des pneus risque à nouveau d'être crucial dans l'optique de la victoire finale…
Un Rallye du Valais sans réflexion à ce propos n'est pas un vrai Rallye du Valais (rires). Les conditions sont souvent capricieuses en raison de la saison et des températures fraîches. Tout le monde préférerait évidemment rouler sous un soleil radieux mais nous sommes tous prêts pour ce combat tactique. Une vraie belle course nous attend.