Invaincus depuis le début de la saison, les Sierre Lions rugissent plus fort que jamais
Battus sur le fil lors du match décisif de la finale des playoffs l’an dernier, les Sierre Lions peuvent rêver de décrocher le 4ème titre de leur histoire ce printemps. Invaincus en championnat et engagés dans le Final Four de la Coupe de Suisse, ils pourraient même réaliser un fantastique doublé.
C’est l’histoire d’une équipe, d’une vraie bande de potes, passée du tout au tout en un peu moins de deux ans. D’une formation décimée dont le nombre de joueurs pouvait aisément se compter sur les doigts des deux mains, d’un club qui n’avait même plus de comité et dont la survie était menacée à un groupe bien plus étoffé à qui tout semble réussir aujourd’hui. Après la tempête, le soleil est désormais au beau fixe dans la cité qui porte son nom. Passés par l’agonie, les Sierre Lions rugissent à nouveau. Plus fort que jamais même. Durant la saison régulière, ils ont avalé leurs proies une à une. Quatorze matches, quatorze victoires pour les pensionnaires d’Ecossia.
Aucune défaite malgré quelque bas
«Ne croyez pas que ça a été un long fleuve tranquille pour autant», relève Mathieu Schildknecht, à la fois joueur et directeur sportif au sein du nouveau comité composé le printemps dernier. «Tout au long de la saison, nous avons aussi connu des bas même si on a toujours su passer l’épaule au final. Chaque victoire amène de l’émotion, de la satisfaction pour le travail accompli. Ça pousse à en vouloir toujours plus.»
«Notre force nous vient de ce que l’on a vécu l’année dernière.» Mario Paulik
«Notre force nous vient de ce que l’on a vécu l’année dernière», affirme Mario Paulik, entraîneur-joueur des Lions qui malgré les difficultés rencontrées avaient su se hisser jusqu’en finale des playoffs à l’époque. «Nous nous sommes rendus compte qu’avec une équipe soudée, tout est possible. Deux ou trois renforts nous ont rejoint durant l’été et ils nous ont permis de passer un palier supplémentaire. Aujourd’hui, on peut jouer à trois lignes complètes et ça se ressent tout de suite. On a beaucoup plus d’énergie.»
Le titre manqué d’un rien l’an dernier
Troisièmes de la saison régulière il y a une année, les «Rouge et Jaune» étaient passés à un souffle de conquérir leur quatrième couronne nationale à la surprise générale. Seule une série de tirs au but leur avait été fatale lors du 5ème et dernier acte de la finale face aux Soleurois de Granges. «Malgré cette défaite amère, des liens se sont créés grâce à cette épopée. D’ailleurs, j’en ai encore la chair de poule en vous en parlant aujourd’hui», souffle Mathieu Schildknecht. «À l’issue de cette finale, le noyau de l’équipe s’est réuni et on s’est dit qu’il fallait tout faire pour éviter de revivre ça dans le futur. Plus question de finir si proche du but», enchaîne Mario Paulik. «Gagner tous nos matches de saison régulière ne nous donne aucune garantie de remporter le titre. En playoffs, c’est un nouveau championnat qui débute. Toutes les équipes se donnent deux fois plus, il y a moins d’espace et le jeu est nettement plus rapide.»
«La perspective de faire chuter le favori décuple la motivation de nos adversaires.» Mario Paulik
Les deux compères savent d’ailleurs très bien que le parcours de leur formation depuis le début de l’exercice lui confère l’étiquette d’équipe à abattre. «La perspective de faire chuter le favori décuple la motivation de nos adversaires. Il faudra que l’on serre les dents et que l’on se concentre sur notre jeu», prévient l’entraîneur-joueur. «Évidemment que le fait d’être attendu au tournant met une certaine pression», reconnaît son coéquipier. «Elle vient notamment des supporters, on sent qu’il y a de l’engouement autour de nous. Notre défi est de ne pas nous voir trop beaux. Les playoffs se jouent avant tout sur des détails. La moindre erreur peut se payer cash.»
Un derby contre Martigny en playoffs
Sacrés trois fois de manière consécutive entre 2003 et 2005, les Sierre Lions rêvent de mettre fin à dix-huit ans d’attente. Qualifiés d’office – au même titre qu’Oberwil qui a terminé 2ème – pour les demi-finales des playoffs, ils feront face à un premier obstacle bien connu sur la route d’un 4ème titre national. Tombeur des Bernois de Gals en quarts, le SHC Martigny se dressera face à eux dès le samedi 15 avril prochain. «C’est une superbe affiche pour le streethockey en Valais», s’exclame Mathieu Schildknecht. «Il y aura beaucoup d’émotions, du monde autour du terrain, ce sera une jolie publicité pour notre sport. On est chauds, impatients de débuter cette nouvelle phase de la saison. Que le meilleur gagne!»
«Martigny est un adversaire comme un autre. Les émotions seront identiques à un autre match de playoffs.» Mario Paulik
«Je sais que ce n’est pas le cas pour tout le monde mais pour moi, Martigny est un adversaire comme un autre. Les émotions seront identiques à un autre match de playoffs», affirme Mario Paulik. Les confrontations entre les deux clubs durant la saison régulière donnent forcément un ascendant psychologique aux Sierrois qui se sont imposés à deux reprises, 12-0 à domicile, 4-1 à l’extérieur. «Notre terrain est bien plus grand que le leur et nos attaquants sont très rapides. On a vu lors de notre premier duel qu’ils avaient de la peine à stopper nos offensives. Chez eux, ils ont moins d’espaces à couvrir donc c’est plus facile, ils peuvent appliquer un système très défensif. Je m’attends à ce qu’ils procèdent surtout par contres. On verra bien qui aura la meilleure tactique.»
43 points en…13 matches
Entraîneur-joueur des Sierre Lions, l’Helvético-Slovaque est aussi la meilleure gâchette du championnat. En treize matches disputés durant la saison régulière, il a inscrit la bagatelle de quarante-trois points (vingt-et-un buts et douze assists). Une réputation de terreur des défenses qui s’accompagne forcément d’un traitement particulier. «Je ramasse pas mal de coups pendant l’année», concède-t-il. «J’ai appris à vivre avec et à ne plus trop m’énerver pour ça. Après, si ça tombe dans l’extrême, je crois qu’il est normal de réagir. Quoiqu’il en soit, moi je joue au streethockey pour prendre du plaisir. Je ne me mets aucune pression. Marquer n’est en aucun cas une obsession pour moi. Tant que l’équipe gagne, tout me va.»
Le Final Four de la Coupe avant les playoffs
Avant de débuter ces demi-finales des playoffs face à Martigny, le club sierrois a un autre rendez-vous important au programme. Il se rend ce samedi à Bonstetten dans le canton de Zurich pour y disputer le Final Four de la Coupe de Suisse. «Comme notre demi-finale contre Granges est prévue à 10h00, on va partir la veille», explique Mathieu Schildknecht. «Le président (ndlr: Adriano Bramato) a consenti à un effort financier conséquent pour nous permettre de dormir sur place. Nous ne pouvons que le remercier de nous donner les moyens d’aborder cet événement bien en jambes et de maximiser nos chances d’aller au bout.» Si la fraîcheur devrait donc être présente au sein du groupe samedi matin, pas sûr que ce soit le cas des supporters qui entreprendront le déplacement. Le départ du car pour les fans sierrois est fixé à 5h30. «C’est encore mieux s’ils ne sont pas frais, ils mettront encore plus d’ambiance comme ça!»
«La victoire en Coupe contre Martigny en 2017 était l’un des meilleurs moments de ma carrière.» Mathieu Schildknecht
S’ils entendent disputer la finale sur le coup de 18h30 face au vainqueur du duel mettant aux prise Oberwil à la 2ème garniture de Granges (pensionnaire de LNB), les Sierre Lions devront donc écarter cette formation soleuroise qui les avaient privés du titre l’an dernier. «L’envie de revanche est bien là», avoue Mathieu Schildknecht. «Maintenant, on sait qu’il faut que l’on se concentre sur notre jeu. Partir trop haut dans les émotions peut être notre point faible. Quel que soit l’adversaire, nous devons garder la tête froide.» Le Valaisan, lui-même originaire de Martigny, avait participé au dernier triomphe sierrois en Coupe. C’était en 2017, dans un derby face au club octodurien qui militait alors à l’échelon inférieur. «C’était une expérience magnifique. L’un des meilleurs moments de ma carrière. Le plus beau dans un tel succès, c’est de le partager avec les proches, avec la famille. Ce sont des trucs qui restent en mémoire à vie.»
En route pour le doublé?
S’ils refusent de voir trop loin et s’appliquent à employer la sempiternelle formule du «match après match», Mathieu Schildknecht et Mario Paulik sont bien conscients que rarement leur club n’avait été (ou semblé) si proche d’un potentiel doublé Coupe-Championnat. «Vous dire que ce n’est pas l’objectif au fond de nos têtes serait faux», reconnaît le meilleur scoreur sierrois. «Je suis convaincu que l’on est dans de bonnes dispositions, tant mentalement que physiquement pour y parvenir mais je sais aussi qu’il suffit d’une rencontre qui se passe moins bien pour que les choses tournent en notre défaveur. Restons forts dans la tête coûte que coûte. C’est le meilleur moyen d’avoir du succès.»
Les Sierre Lions ont donc rendez-vous à Bonstetten ce samedi pour le Final Four de la Coupe de Suisse. La demi-finale face à Granges est prévue à 10h00, l’éventuelle finale contre Oberwil ou Granges II à 18h30. L’acte 1 du duel de playoffs qui opposera les «Rouge et Jaune» à Martigny est quant à lui fixé au samedi 15 avril à 14h00 au centre sportif d’Ecossia.