Dave Sutter : "Que demander de plus que partir de Fribourg sur un titre?"

"Nous n'aurions pas pu rêver d'un meilleur adversaire", estime le défenseur montheysan du club fribourgeois. "Au début de la saison, mis à part nous, je voyais Berne comme un sérieux candidat au titre. C'est une équipe qui a l'âme des playoffs, qui peut s'appuyer sur de très bons étrangers et des joueurs capables de jouer physique. Cela nous promet des rencontres très disputées. Le genre de parties que l'on aime tous jouer." L'impatience d'en découdre est perceptible dans la voix de Dave Sutter. Elle est encore plus grande après près de deux semaines sans le moindre match. "Honnêtement, j'ai trouvé cette pause très longue. Couper aussi longtemps après avoir enchaîné les matches tous les deux ou trois jours, ce n'est pas simple, mais ce ne sera en aucun cas une excuse. La donne est la même pour tout le monde. Il faut donc faire avec."

Si les Dragons n'ont plus joué depuis le 1er mars, c'est qu'ils sont parvenus à accrocher une place dans le top 6, synonyme de qualification directe pour les séries finales. Une issue loin d'être gagnée d'avance pour une équipe qui trustait le fond de classement jusqu'à Noël. "Personne ne s'attendait au départ de Christian Dubé (ndlr : remercié par la direction en fin de saison dernière). Beaucoup de questions occupaient notre esprit et nous n'étions donc pas dans les bonnes conditions pour entamer l'exercice. Heureusement, les choses se sont un peu éclaircies en cours de saison et nous avons alors pu nous concentrer sur ce que l'on sait faire : jouer au hockey." 

Si le choix de placer Pat Edmond pour un an derrière la bande (ndlr : il était déjà acté que le Suédois Roger Rönnberg prendrait les commandes dès la saison prochaine) a ressemblé à une grosse erreur de casting, le directeur sportif Gerd Zenhäusern a su se rattraper à temps. Il a congédié le Québécois juste avant les Fêtes pour le remplacer par Lars Leuenberger, futur adjoint de Rönnberg. Dans la foulée de cette décision, Fribourg-Gottéron a triomphé lors de la Coupe Spengler. Une victoire aux allures d'acte fondateur du redressement opéré ensuite par les Dragons en National League. "Nous avons compris durant cette semaine à Davos qu'en nous serrant les coudes, nous pouvions faire quelque chose de bien, quelque chose de grand. La Spengler nous a donné un élan dont nous avons su profiter."

Si la qualification directe pour les playoffs est déjà une victoire en soi au vu de la saison vécue par les Dragons, pas question de s'arrêter en si bon chemin pour Dave Sutter et ses coéquipiers. "Berne est le favori de ce quart de finale", estime le Chablaisien. "La pression sera sur eux, mais nous avons les atouts pour leur faire mal. Nous l'avons prouvé en remportant trois de nos quatre duels cette saison." S'ils restent de sérieux candidats à la couronne nationale, les Fribourgeois sont moins attendus au tournant cette année qu'il y a douze mois, lorsqu'ils sortaient d'une saison régulière historique marquée par la récolte de 102 points. "Ces dernières années, nous avions l'habitude de terminer sur le podium (ndlr : trois fois en quatre ans). À nous de profiter de notre statut d'outsiders cette fois. Personne ne nous voyait arriver en playoffs il n'y a pas si longtemps. Jouons l'esprit libéré et prouvons-leur à quel point ils ont eu tort de ne pas croire en nous."

Ces séries finales qui débutent seront les dernières pour Dave Sutter sous le maillot fribourgeois. Le Dragon s'apprête en effet à se transformer en Aigle en rejoignant Genève-Servette où il s'est engagé pour les trois prochaines saisons. "J'aimerais partir d'ici avec de très bons souvenirs, en allant le plus loin possible. Que demander de plus que partir sur un titre? C'est tout ce que l'on peut me souhaiter", affirme le Montheysan qui retrouvera dans les prochains mois un club privé de playoffs pour la 2ème année consécutive. "J'ai un peu suivi la fin de saison de Genève. Ils ont bien poussé jusqu'au bout, mais ils ont quand même fini par être trop courts pour poursuivre leur exercice. Après, ce n'est pas à moi de faire un bilan pour Genève, ils le feront eux-mêmes. Pour l'instant, ma tête est complétement à Fribourg et lorsque j'arriverai aux Vernets, ce sera une nouvelle saison."