Dany Gelinas : "J'ai dû vivre avec des personnes qui se sont éloignées de moi du jour au lendemain"

"Émotionnellement, j'ai vécu une année éprouvante", témoigne-t-il avec quelques jours de recul, après les sorties de route de "ses" deux clubs. "J'ai laissé tomber des garçons qui s'investissaient dans le projet que j'avais lancé pour rejoindre un vestiaire qui n'était pas complétement demandeur d'un changement. Certains étaient pour, d'autres non. Il a fallu que chacun trouve sa place, mais une telle situation te fait perdre beaucoup d'énergies. Les fins de journées ont été difficiles." Fidèle à ses habitudes, le Québécois se livre en toute franchise sur cet exercice particulier qu'il vient de vivre.

Trois semaines après la défaite 2-0 concédée lors de l'acte 5 du quart de finale contre Viège, Dany Gelinas dresse toujours le même constat de l'élimination du HC Sierre : "Nous n'étions pas si loin, mais pas si proche non plus." Tout est dans le paradoxe. Les "Rouge et Jaune" avaient les moyens de faire (beaucoup) mieux, mais ils ne l'ont jamais réellement montré sur la glace. "Les étoiles devaient être alignées pour que l'on passe. Il fallait produire un meilleur hockey et espérer que dame chance soit avec nous. Au final, il nous a manqué trop de choses pour battre Viège."

Deux ans et demi après la fin de son premier passage à succès dans la cité du Soleil, marqué évidemment par la promotion de 2019, Dany Gelinas a retrouvé Graben à la mi-décembre. Il relayait alors Mario Pouliot avec la mission de (re)lancer les affaires sierroises après un début de saison poussif. Les choses ne s'étant pas forcément améliorées par la suite, le chantier était peut-être trop grand. "Les résultats nous obligent à le dire", confirme-t-il tout en rappelant que le contexte n'était pas forcément favorable. "J'ai eu deux mois à disposition, mais lors du premier, nous n'avons pu faire que quatre entraînements sur la glace puisque nous enchaînions les matches. C'est difficile de créer des automatismes ou d'apporter un schéma de jeu à l'équipe dans ces circonstances. Nous avons surtout beaucoup parlé et travaillé à la vidéo. Peut-être qu'il aurait fallu faire les choses différemment. Ce que j'ai le plus dit à l'équipe, c'est que tant que nous n'avions pas un vestiaire sain, uni et déterminé, il serait difficile de performer sur la glace." Ces derniers mots interpellent. Le HC Sierre version 2024/2025 n'était donc pas une vraie équipe? Visiblement à en croire le Québécois qui dit avoir vécu des moments délicats avec certains membres du vestiaire.

Fermons le chapitre HC Sierre pour ouvrir celui consacré au HCV Martigny. Un club fraîchement relégué en MyHockey League qui avait donc décidé de confier une double casquette à Dany Gelinas. Au moment de sa présentation au coude du Rhône il y a onze mois, celui-ci disait se réjouir de ce nouveau défi. Un défi qu'il a mené pleinement jusqu'à la mi-décembre et son retour à Sierre, lequel a propulsé Guillaume Anex derrière la bande martigneraine. Resté sous contrat au Forum, le Canadien a continué de s'investir, en coulisses, auprès d'une équipe qui a terminé en tête de la saison régulière avant d'être éliminée dès le 1er tour des playoffs par Langenthal. Une équipe qui a dû vivre avec l'incertitude ces derniers mois.

Alors que Sierre peine encore à prendre une nouvelle dimension et que Martigny manque de soutiens (populaire et financier) pour boucler sereinement son budget, la collaboration entre les deux anciens rivaux ne doit-elle pas devenir plus concrète encore? Au point de ne faire plus qu'un et de donner vie à ce HC Valais dont on parle depuis la nuit des temps? Forcément très au fait de la réalité de chaque côté, Dany Gelinas parle de l'avenir du hockey valaisan, du hockey du Valais romand notamment et de la perspective d'une éventuelle promotion du voisin du haut, le HC Viège.

Le contrat actuel entre Dany Gelinas et le HCV Martigny court jusqu'à la fin avril. De quoi sera fait son avenir ensuite? "Je n'en sais rien pour l'instant", répond-il ouvertement tout en relevant que des discussions existent avec le club. "C'est le cas depuis décembre. J'espère que ça évoluera assez vite. Comme ça prend du temps, je suis obligé de prospecter, de me mettre sur le marché. Je me trouve dans la même situation qu'un joueur en fin de contrat. Il faut attendre de voir ce qui se présente sur la table tout en veillant à ne pas laisser passer le train." Dans le hockey ou non, en Valais ou ailleurs, le Québécois dit ne se fermer aucune porte, même s'il ne cache pas sa préférence.