Six saisons, une quinzaine d’entraîneurs et une évolution constante : rencontre avec Baltazar
À 23 ans, Baltazar n’est pas le joueur le plus expérimenté du FC Sion. Et pourtant, c’est le plus ancien de l’effectif. Interview.
Vous êtes désormais, avec Itaitinga qui est parti une saison à Pau, le joueur qui est dans l’effectif du FC Sion depuis le plus d’années. Qu’est-ce que cela vous fait ?
C’est gratifiant d’être encore là parmi les plus anciens. J’espère encore progresser. Et surtout gagner des titres sur le temps qui me reste.
6 ans déjà avec ce maillot. Quels ont été les moments les plus forts ?
Tous ! Étant enfant, je n’aurais jamais imaginé pouvoir vivre tout cela. Bien sûr, je rêvais d’être un joueur professionnel. Mais je ne pensais pas quitter le Brésil si jeune pour venir en Suisse. Au début, c’était difficile, mais j’ai réussi à m’acclimater. J’ai côtoyé tellement de joueurs et d’entraîneurs. Beaucoup de rencontres importantes pour ma carrière.
Justement, vous avez connu une quinzaine d’entraîneurs, dont le président. Est-ce qu’il y en a un qui vous a plus marqué qu’un autre ?
Ils m’ont tous marqué d’une manière ou d’une autre. Ce qui était le plus surprenant en revanche, c’était d’être coaché par le président. Je savais que c’était déjà arrivé à Sion mais je ne l’avais jamais vécu auparavant. Bon, pour moi ça s’était bien passé parce que la fois où il nous a coaché j’ai marqué les deux buts de la victoire à Lausanne.
Quelle est votre relation avec Didier Tholot, l’entraîneur actuel ?
Avec lui, ce qui est différent, c’est qu’il nous parle beaucoup. Certains étaient plus dans leur bulle. L’autre entraîneur qui nous chambrait beaucoup, surtout les Brésiliens, c’était Paolo Tramezzani. Quoi qu’il en soit, ma relation avec Didier Tholot est bonne. C’est un coach excellent. J’espère que nous pourrons réaliser de grandes choses ensemble.
Lors d’une période pas si lointaine, il y avait 4 à 5 Brésiliens dans l’effectif. Aujourd’hui, il n’y a plus que vous et Cleilton Itaitinga. Est-ce que vous avez un lien particulier avec lui ?
C’est mon frère d’une autre mère (rires). Je me suis toujours bien entendu avec tous les Brésiliens. Mais c’est vrai qu’avec Cleilton c’est spécial. Parce qu’il est arrivé à Sion juste un mois après moi.
Cleilton aussi nous avait parlé de sa relation spéciale avec Didier Tholot, qu’il avait rencontré à Pau. Vous étiez au courant ?
Oui, oui. On en avait discuté. Cleilton me parlait toujours de ça. Du fait que Didier Tholot le laissait évoluer sur le terrain avec beaucoup de liberté et sans pression. Aujourd’hui j’en profite aussi.
Vous êtes resté en contact avec d’autres Brésiliens passés par le Valais ?
Au début, j’étais en contact avec tout le monde. Maintenant, le seul avec qui je parle, c’est Wesley. On s’est contacté récemment. Il évolue au Brésil à Cruzeiro. Je lui souhaite tout le meilleur.
Parlons un peu de votre évolution dans le jeu. Moins de cartons bêtes, moins de fautes irréfléchies. Est-ce que vous avez conscience d’avoir changé par rapport au début de saison ou aux saisons précédentes ?
C’est vrai que j’ai changé. À certaines périodes, je m’embarquais mal dans certaines actions. Avec trop d’énergie, trop de volonté de chiper le ballon. Aujourd’hui j’ai plus d’expérience dans ce type de phases. Je réfléchis davantage. Parfois il suffit de presser correctement pour que l’un de mes partenaires puisse récupérer le ballon. Cette évolution vient du travail effectué à l’entraînement. Et aussi des échanges que j’ai pu avoir avec le coach ou avec d’autres membres du staff. Je me sens plus en confiance et plus discipliné qu’auparavant.
Et depuis plusieurs semaines, vous êtes de nouveau titulaire, en raison des absences pour blessure ou suspension. Comment est-ce vous apprivoisez ce changement de statut ?
Tout d’abord, ce n’est jamais une bonne nouvelle quand des coéquipiers se blessent… mais de toute manière, j’ai toujours été prêt à prendre mes responsabilités. Au début de saison, j’étais titulaire. Ensuite, je suis passé sur le banc. Et maintenant j’ai la chance de jouer davantage à nouveau. Cela fait partie de la vie d’un footballeur. On ne peut pas être 15 sur le terrain. Quand tu n’es pas titulaire, tu dois de toute façon afficher la même volonté et la même détermination car il peut toujours y avoir un imprévu.
Vous vous êtes donc toujours senti autant important, titulaire ou pas ?
Absolument. Toujours la même motivation. Personne ne veut rester sur le banc. Mais si ça m’arrive de nouveau, je garderai la même motivation et la même posture. Il faut être prêt à tout et surtout à répondre sur le terrain quand on a besoin de toi.
On sait que Didier Tholot est très exigeant. Est-ce que vous avez la capacité d’évoluer encore ? Et si oui, sur quels aspects ?
En ce moment, j’ai un rôle plus défensif. Je sens que peux jouer de manière plus verticale ou amener d’autres choses sur le plan offensif. C’est l’un des points à améliorer, pour que je puisse aider l’équipe, avec, pourquoi pas, une présence accrue en zone de finalisation.