"Mesdames, on vous attend", le message du président de l’ASF pour lancer l’Euro féminin 2025
Quelques traits d’humour, quelques anecdotes. En plein milieu de son 3ème et dernier mandat à la tête de l’ASF, Dominique Blanc ne chôme pas. Il s’active pour l’Euro féminin 2025 bien sûr mais aussi pour développer le football helvétique à tous les étages. Interview.
Dominique Blanc, entre l’Euro 2024 des hommes cet été et l’Euro féminin 2025 en Suisse l’an prochain, on imagine que vos journées sont chargées ?
C’est une période très intense, c’est vrai. L’organisation de l’Euro féminin représente une activité très importante. Cela prend beaucoup de temps et d’énergie mais c’est très réjouissant. Surtout quand on voit l’enthousiasme qui règne partout en Suisse. Pour ce qui est de l’Euro 2024, c’est la dernière ligne droite. Là, c’est surtout beaucoup de travail pour notre staff.
Vous parlez d’enthousiasme et de réjouissances. Cela vous change peut-être de certaines prises de parole sur des sujets plus négatifs ?
C’est le football. Comme dans toute activité, on ne peut pas avoir seulement des choses positives à raconter. Il y a naturellement un certain nombre de problèmes. Cela fait partie du sport et on doit vivre avec. Petite parenthèse (ndlr : en lien avec l’actualité du week-end passé), on sait qu’il y a des décisions arbitrales qui prêtent à discussion. On travaille pour s’améliorer en permanence. Concernant les quelques fans très violents, qui pénalisent l’image du football, là il n’y a pas de tolérance.
Et comment se porte l’ASF actuellement, avec tous les chantiers en cours ?
Il suffit de regarder notre rapport annuel. L’institution remplit sa mission et elle est tout à fait saine sur le plan financier. L’ASF cherche à développer des projets importants. Il faut, régulièrement, amener des grandes manifestations comme l’Euro féminin pour booster nos activités et pour engendrer des effets collatéraux.
Vous avez mentionné des études qui prédisaient une avance de 10 ans dans le développement du football grâce à un grand évènement. Est-ce que vous vous attendez à cela pour l’Euro féminin ?
Si on prend l’exemple de l’Euro masculin de 2008, coorganisé avec l’Autriche, on se rend compte que cela nous avait permis de mettre en place toutes les infrastructures des grands stades en Suisse. Pour le football féminin, les objectifs sont clairs. On aimerait répondre à la demande et doubler le nombre de licenciées, qui sont aujourd’hui 40'000. On veut également mettre à jour les infrastructures pour donner une place à chacun et chacune. Sans parler de la formation des coaches et des arbitres, au féminin.
Justement, il est peut-être là le plus gros défi : encourager les femmes à s’engager aussi dans les autres fonctions ?
C’est vrai mais cela évolue. On voit que les femmes participent aux diverses formations pour devenir arbitre ou coach. Dans les 13 associations régionales de Suisse, il y a également une représentation féminine au niveau des comités centraux. Par ailleurs, au 1er juillet le comité central de l’ASF passera de 7 à 9 membres, avec deux places obligatoirement réservées aux femmes. Nous ne sommes pas forcément favorables aux quotas mais il s’agit de montrer que la place existe. "Mesdames, on vous attend".
Est-ce que vous sentez un engouement particulier en Valais ?
C’est une des belles régions de la Suisse. J’y suis souvent parce qu’il y a des manifestations importantes au niveau footballistique, comme le match international contre Andorre ou encore le quart de finale et la demi-finale de Coupe de Suisse. J’ai beaucoup de plaisir à venir ici, comme dans toutes les régions d’ailleurs.
Il y aura trois matches de l’Euro féminin à Sion. La présidente de l’évènement, Doris Keller, entrevoit déjà un stade plein. Vous partagez ?
Absolument. Je connais l’enthousiasme des Valaisans pour le football, pour les manifestations sportives et festives. Je crois que l’Euro 2025 remplit toutes ces conditions.
Le regard tourné vers Berne
Un évènement est venu perturber la communication autour de l’Euro féminin 2025 en début d’année. L’annonce du Conseil fédéral concernant le soutien de 15 millions de francs, qui a été retoqué. La riposte s’organise au niveau parlementaire. Dominique Blanc, le président de l’ASF, se montre confiant. L’argent va finir par arriver, sinon ça serait un affront fait aux femmes, dit-il.