Le FC Sion prêt à attaquer une semaine potentiellement décisive
Les réceptions successives d'Yverdon et Winterthour avant un derby sur la pelouse synthétique du Lausanne-Sport. En l'espace de sept jours, le FC Sion va disputer trois matches qui risquent bien de conditionner sa fin de saison. Il aborde cet enchaînement avec détermination et (presque) au complet.

L'échéance était connue depuis des mois. Peut-être était-elle même entourée en rouge sur un calendrier fixé dans le vestiaire du centre d'entraînement de Riddes. Loin de se chercher des excuses, tant Didier Tholot que ses joueurs l'ont répété lorsque les résultats peinaient à accompagner les sorties du FC Sion en début d'année. Le programme réservé aux Sédunois pour lancer ce printemps pouvait être qualifié de périlleux, difficile, dantesque ou tout autre mot analogue. S'ils ont fait tout ce qu'ils pouvaient pour gratter des points en multipliant les duels face aux cadors du championnat, les Valaisans devaient surtout être prêts lorsque arriveraient enfin les confrontations face aux adversaires directs dans la course au maintien.
Après avoir ramené ce qui peut être qualifié comme un bon point, malgré l'égalisation tardive de GC, de son déplacement au Letzigrund il y a deux semaines, le FC Sion s'apprête justement à accueillir successivement Yverdon et Winterthour à Tourbillon. Il aura ainsi affronté les trois formations qu'il précède au classement. Une semaine après la réception des Nord-Vaudois prévue ce samedi, trois jours après celle des Zurichois agendée à mercredi, il sera encore attendu par le Lausanne-Sport au Stade de la Tuilière. "Je suis impatient de disputer cette semaine anglaise. Elle peut changer le cours de notre saison, dans un sens comme dans l'autre", affirme sans se cacher Federico Barba.
Les cartes redistribuées après une remise à niveau
Présent devant la presse juste avant son défenseur italien, Didier Tholot a employé un discours sensiblement similaire. "Après notre marathon contre les grosses équipes, ces rencontres sont celles qui doivent nous permettre d'exister dans ce championnat." La trêve internationale a "offert" deux semaines au technicien tricolore pour préparer son groupe à cet enchaînement capital. "Après quelques jours de repos, nous en avons profité pour remettre tout le monde à niveau. Cela redistribue les cartes, car aujourd'hui, j'ai plus d'options à disposition. Je vais désormais avoir le luxe de pouvoir faire des choix."
Concrètement, si Numa Lavanchy sera suspendu pour la réception d'Yverdon suite au carton rouge sévère qu'il a récolté contre GC et que Kevin Bua est encore "un peu court", Didier Tholot peut à nouveau compter sur Marquinhos Cipriano et Baltazar Costa. Le retour de ce dernier est une excellente nouvelle, tant son absence s'est fait ressentir depuis le début de l'année à mi-terrain. "J'ai retrouvé le Balta que je connais", se réjouit le coach sédunois. "C'est un joueur très important pour nous, car il nous amène de l'équilibre. Il a beaucoup travaillé pour revenir. En trois mois, tu peux perdre un peu sur le plan physique, mais tu ne changes pas de pieds. Même si je suis encore en phase de réflexion, l'imaginer titulaire ne relève pas de l'utopie." Le statut au coup d'envoi d'Ilyas Chouaref et Anton Miranchuk, tous deux alignés avec leur sélection nationale respective ces derniers jours n'est pas encore défini non plus.
Si le maillot de titulaire dans le couloir droit habituellement réservé à Lavanchy devrait se jouer entre Hefti, Cipriano voire Sow qui avait occupé ce poste au 1er tour de la Coupe à Delémont, Federico Barba sera à priori reconduit à gauche. "C'est un rôle qui me convient et que j'ai déjà assumé, aussi bien en Italie qu'en Espagne", assure le défenseur central de métier. "Je fais en sorte de répondre du mieux possible à ce que l'on me demande. Peu importe ma position, tout ce qui m'importe est de jouer. Pour aider l'équipe, je serais même prêt à évoluer au milieu de terrain s'il le fallait."
De plus en plus à l'aise
Après des débuts plutôt timides, le natif de Rome s'impose peu à peu au sein du onze sédunois. "Même si je m'étais informé avant de venir, j'ai découvert un championnat difficile, très physique, qui demande de beaucoup courir. À moi de faire en sorte de continuer à m'adapter du mieux possible." De plus en plus à l'aise sur le terrain, le numéro 93 l'est également en dehors. S'il s'exprime en italien, il comprend parfaitement toutes les questions qui lui sont adressées en français. "C'est une langue qui me plait. Je suis en train de l'apprendre et je le fais avec enthousiasme. Il y a des similitudes avec l'italien et l'espagnol que je parle également donc ça aide. J'étudie un peu tous les jours. Les premiers mots que j'ai appris sont ceux qui servent de base pour donner des consignes sur le terrain, mais je vous promets que dans peu de temps, je serai prêt à donner une interview dans votre langue."
Très volontaire, Federico Barba mettra peut-être entre parenthèse son apprentissage du français ces prochains jours pour se focaliser sur les échéances qui attendent son équipe. À commencer donc par la réception de l'Yverdon Sport d'un certain Paolo Tramezzani. "Ce n'est plus la même équipe que celle que nous avons affronté avant Noël", prévient Didier Tholot. "Ils ont été capables d'aller gâcher la fête de Servette (ndlr : victoire 3-2 le jour des 135 ans du club grenat) en les pressant relativement haut. Ils risquent d'essayer de faire pareil chez nous. De notre côté, nous avons mis un plan en place pour les affronter mais ne comptez pas sur moi pour vous le dévoiler maintenant…"
Pas question d'anticiper la suite
S'il est bien conscient que la semaine anglaise qui arrive l'obligera à effectuer quelques rotations, le technicien tricolore refuse d'anticiper les deux matches suivant au moment de définir le onze qu'il alignera samedi soir à Tourbillon. "Sincèrement, je l'ai beaucoup fait dans le passé, lorsque j'étais un jeune entraîneur. L'expérience m'a appris que le seul match qui compte est celui qui vient. Dans le football, on ne peut jamais prévoir à l'avance ce qui va se passer."