Joël Monteiro : "Ce moment restera gravé à vie"

"Tout seul, je ne sais pas, on me fait quand même une belle passe au départ de l'action", sourit humblement le premier buteur helvétique aux Canaries. "J'ai pris le ballon, j'ai affronté...et mon instinct a parlé." Entré à la pause à la place du décevant Filip Ugrinic, Joël Monteiro aurait pu faire trembler les filets dès la 49ème. Malheureusement pour lui, alors que le but semblait plus facile à mettre qu'un petit quart d'heure plus tard, il a manqué le cadre des buts espagnols. "Celle-là, je dois la finir. Je dois la mettre au fond", admet-il. "On manque d'efficacité devant et cette action en a apporté une nouvelle preuve. Je ne me suis pas posé de question par la suite. Je me suis dit qu'il fallait que je continue à pousser et ça finirait par payer."

Le Valaisan a eu raison de persévérer puisqu'il a donc fini par inscrire son premier but en équipe nationale, le jour de sa 4ème sélection. "Chaque minute passée sur le terrain avec ce maillot sur les épaules est une fierté. Le sélectionneur avait annoncé vouloir donner l'occasion de se montrer aux joueurs qui ont eu moins de temps de jeu lors des derniers matches. Je savais que je devais saisir cette opportunité. Je voulais lui montrer que j'ai ma place dans cette équipe et qu'il ne s'est pas trompé en me faisant confiance."

Alors qu'il évoluait encore au FC Conthey en 2ème ligue inter il y a cinq ans et demi, Joël Monteiro n'en finit pas de franchir des étapes. Premier but en Super League en septembre 2020 avec Lausanne. Premier but en Champions League en août dernier avec Young Boys. Premier but avec la Nati ce lundi 18 novembre donc. "Je ne sais pas si je peux dire que ce but me fait passer une étape, en tout cas je n'en ai pas encore conscience", sourit-il. "Ce qui est clair en revanche, c'est que ce moment restera gravé à vie. Malgré le résultat (ndlr : défaite 3-2), je garderai un bon souvenir de ce voyage à Tenerife."

En plus de son but, Joël Monteiro a contribué à mettre fin à plus de vingt ans d'attente pour le football valaisan. En étant aligné aux côtés d'Edimilson Fernandes et Vincent Sierro lors de la dernière demi-heure, il a formé le premier trio valaisan associé conjointement avec la Nati depuis le 28 avril 2004 et un match amical contre la Slovénie à Genève. "C'est magnifique! On a grandi ensemble et on se retrouve aujourd'hui en équipe nationale. C'est un rêve pour nous trois et cela va peut-être inspirer certains jeunes de notre canton", se réjouit-il. "Lorsque nous étions gosses avec Edi, je me suis imaginé que l'on évolue un jour ensemble avec la Nati, mais tout cela semblait très lointain. Y être arrivés aujourd'hui, c'est vraiment très spécial. Il faut apprécier ces moments."

Prochain objectif pour les trois compères : disputer ensemble la Coupe du Monde 2026 aux USA, au Canada et au Mexique. "Tout joueur de foot veut jouer la Coupe du Monde un jour. Ce serait là aussi un immense rêve. On va travailler très fort pour le réaliser." Avant d'y penser, il conviendra de bien négocier les éliminatoires prévus l'an prochain et d'effacer rapidement la déception de la relégation vécue cet automne en Ligue des Nations. "Nous avions les qualités pour nous maintenir en Ligue A. Cette issue me laisse un goût amer. Malgré les prestations décevantes de cet automne, je suis confiant quant à l'avenir. Nous proposons du beau football, nous jouons bien au ballon,et je pense qu'on peut attendre beaucoup de notre équipe. À nous de le démontrer dans le futur."