Christian Constantin : "J'ai dit aux joueurs que douter ne nous aiderait pas"
Sans forcément livrer le meilleur match de son début d'année, le FC Sion a réalisé une bonne opération comptable dimanche après-midi à Tourbillon. Les réactions après la victoire très importante obtenue contre Lugano (2-1).

Alors que le vent s'est fortement invité à Tourbillon dimanche après-midi, le FC Sion en a profité pour éloigner les courants contraires qui s'accrochaient à lui depuis le début de l'année. Sa victoire 2-1 contre un Lugano également en panne de résultats ces derniers temps lui a offert une accalmie bienvenue. Le maintien est encore loin d'être acté, mais les sept points de marge sur le barragiste GC vont lui permettre de vivre – enfin – dans la sérénité avant le déplacement chez les Sauterelles dimanche prochain.
Une victoire cruciale
"Comme celle obtenue contre Zurich il y a quelques semaines et comme toutes les autres, c'est une victoire qui fait du bien", apprécie Numa Lavanchy, quelques minutes après le coup de sifflet final de cette rencontre face aux Tessinois. "Au vu de notre situation, elle était cruciale donc il faut prendre le temps de la savourer. Nous n'avons pas vécu le début d'année que l'on souhaitait, mais on ne s'est pas laissé abattre et on est aujourd'hui récompensés."
Comme cela avait déjà été le cas face à Zurich, lors du seul succès conquis jusque-là en 2025, le FC Sion n'a de loin pas livré sa meilleure prestation au niveau de la jouerie. Un brin de réussite et un état d'esprit solidaire lui ont permis d'empocher la totalité de l'enjeu. "Le coach nous avait demandé de tous donner 5 à 10% en plus sur le terrain", explique Benjamin Kololli. Auteur de son 4ème but du printemps, le Chablaisien a lui-même mis son équipe sur les bons rails en ouvrant le score dès la 3ème minute. Une réussite qui a mis du temps à être validée par la VAR en raison d'une suspicion de hors-jeu. "Je n'ai pas célébré car je ne voulais pas avoir une fausse joie si le but était annulé par la suite", sourit-il. "L'attente a été très longue. Je priais pour que l'arbitre le valide. Cela devait vraiment se jouer à pas grand-chose."
Encore un but évitable encaissé
Pour une fois rapidement devant au tableau d'affichage, les Valaisans sont retombés dans leur travers en "inventant" un but adverse pour l'égalisation rapide des Tessinois. Largesses de marquage des défenseurs, faute de Fayulu sur Mai, penalty transformé par Grgic (13ème). "Il faut vraiment qu'on trouve la solution à ce niveau", poursuit Benjamin Kololli. "Cela nous arrive souvent et à chaque fois, cela nous déstabilise. Faire le plus dur en marquant en premier pour encaisser juste après, cela fait mal au moral de toute l'équipe."
Les Sédunois ont en effet mis du temps à digérer cette égalisation adverse. Ils ont pratiquement été inexistants jusqu'à l'enchaînement du penalty manqué par Kabacalman (62ème) et du but décisif de Gora Diouf (63ème). À 2-1, ils ont ensuite eu quelques opportunités de faire le break et de se mettre à l'abri, en vain. En face, Papadopoulos a eu la plus grosse opportunité lorsque sa reprise s'est écrasée sur le poteau gauche de Fayulu (92ème). Les dieux du foot avaient choisi leur camp et pour une fois, celui-ci était sédunois. "Dans le football, il n'y a pas de victoire facile", relève Numa Lavanchy. "Il y a forcément une part de fébrilité dans une situation comme celle que l'on traverse. Cela fait partie du jeu, mais malgré ça, nous avons tenu pour décrocher cette victoire qui fait du bien à la confiance."
Débarassé de la poisse
Plutôt discret ces dernières semaines, le président Christian Constantin se réjouit lui aussi que son équipe soit parvenue à se débarrasser de la poisse qui lui collait aux basques lors de ses dernières sorties. "J'ai tout de suite compris que le match contre GC (ndlr : défaite 1-0 après avoir évolué à 11 contre 10 depuis la 4ème) allait endommager notre printemps. Ensuite, il y a eu ces pénaltys qui nous ont couté un match nul (ndlr : à Lugano) et une victoire (ndlr : contre Servette) et ces rencontres à Lucerne et Bâle où nous nous sommes tués tous seuls. Tout s'est enchaîné contre nous, mais nous avons eu le mérite de relever la tête aujourd'hui."
S'il a globalement laissé faire depuis le début de l'année, le boss de Tourbillon indique être intervenu dans le vestiaire avant cette rencontre contre Lugano. "J'ai senti que le doute gagnait le groupe. J'ai dit aux joueurs que cela ne nous aiderait pas et que ce n'est qu'avec leurs qualités qu'ils renverseraient la situation." Le discours du président a semble-t-il porté ses fruits. Sa présence n'a en tout cas pas été perçue comme inquiétante par Numa Lavanchy, lequel a laissé "son" brassard de capitaine à Ali Kabacalman.
Cette victoire contre Lugano à peine obtenue, tous les regards sédunois se portent déjà sur la suite. Après avoir enchaîné les affrontements face aux cadors du championnat depuis le début de l'année, le FC Sion va désormais affronter tour à tour GC, Yverdon et Winterthour, soit ses trois concurrents directs dans la course au maintien. "Ces trois matches seront décisifs pour notre saison", affirme Benjamin Kololli. Son équipe compte donc désormais sept points d'avance sur le barragiste et treize sur la lanterne rouge. "Tant que nous n'avons pas fait tous les points nécessaires, nous resterons en danger", prévient de son côté Christian Constantin. "Notre marge sur Winterthour peut sembler confortable mais celle sur GC pourrait à nouveau se réduire à quatre points la semaine prochaine. Et la dernière fois qu'on a fait les barrages, on a vu où cela nous a mené…"
Ces derniers mots résonnent comme un bon avertissement avant le déplacement de dimanche prochain au Letzigrund. Le FC Sion se rendra sur les bords de la Limmat avec une double mission : décrocher ses premiers points à l'extérieur en 2025 et ses premiers points tout court contre les Sauterelles cette saison. Histoire d'éloigner, davantage encore, les courants contraires de ce début d'année.