Élise Hitter à la conquête de son rêve américain
À 22 ans, Élise Hitter opère un tournant dans sa carrière. La skieuse de Vercorin a choisi de quitter son Valais natal pour traverser l’Atlantique. Désormais étudiante dans une Université de Salt Lake City, elle s’alignera cette saison sur le circuit nord-américain.
Il est passé 15h00 lorsqu’Élise Hitter répond à notre appel. La skieuse de Vercorin s’est réveillée peu de temps avant. Elle ne sort pourtant pas de la sieste ni ne récupère d’éventuels excès de la veille. Depuis un peu plus de deux semaines, la Valaisanne est simplement établie à Salt Lake City, à plus de 8600 kilomètres et huit heures de décalage horaire de son village natal. À 22 ans, la spécialiste de technique a en effet choisi de procéder à un véritable tournant dans sa carrière en traversant l’Atlantique où elle poursuit son Bachelor en Management en parallèle à son parcours de sportive.
«Cette idée trottait dans ma tête depuis plusieurs années. Je dirais même que j’en ai rêvé.» Élise Hitter
«Mes premiers jours sur place ont été particulièrement intenses», avoue-t-elle. «Il y a eu énormément de choses à mettre en place au niveau administratif et il m’a fallu un peu de temps pour me faire à mon nouvel environnement. Je commence gentiment à prendre le rythme.» En rejoignant l’Université de Westminster du côté de Salt Lake City, Élise Hitter concrétise un projet qu’elle mûrissait depuis un certain temps. «C’est vrai que cette idée trottait dans ma tête depuis plusieurs années. Je dirais même que j’en ai rêvé. Pouvoir étudier, apprendre une langue étrangère tout en pratiquant mon sport, ça me parlait beaucoup. J’ai finalement acté ma décision durant le printemps, à la fin de la saison écoulée.»
Envie de sortir de sa zone de confort
Bien décidée à tenter l’aventure, la jeune skieuse assure que rien ne pouvait la retenir, ou presque. «C’est toujours dur de quitter le Valais», rigole-t-elle. «Plus sérieusement, j’avais vraiment hâte de découvrir quelque chose de nouveau. Les changements sont évidemment nombreux. Je change de pays, je change d’Université, je change d’équipe. Une petite peur de l’inconnu existait et se mêlait à cette excitation de partir. Elle n’était toutefois clairement pas assez importante pour que je fasse marche arrière. J’avais vraiment envie de sortir de ma zone de confort. J’ai également la chance de pouvoir compter sur le soutien de ma famille et de mes amis. Tout le monde est à fond derrière moi.»
Premiers pas sur la neige à la fin octobre
Résidente au sein même du campus de l’Université, Élise Hitter évoque son nouveau quotidien sur le sol américain.
Le choix d’Élise Hitter n’est pas isolé. Avant elle, d’autres skieurs ont également tenté l’aventure américaine. Le slalomeur genevois Tanguy Nef en fait partie, tout comme le skieur de Villars Loïc Chable qui étudie depuis l’an dernier…dans la même Université que la Valaisanne. «J’ai pris plusieurs renseignements avant de me décider pour de bon à partir», explique-t-elle. «Loïc m’a beaucoup aidé pour toutes les questions administratives. Même si mon choix de venir à Salt Lake City ne s’est pas fait pour rejoindre quelqu’un que je connaissais déjà, cela a forcément un côté rassurant. Je suis donc contente de l’avoir pas loin de moi, même si ce n’était pas quelque chose de primordial.»
«Mes résultats seront observés de la même manière ici qu’en Europe.» Elise Hitter
Si elle doit encore prendre son mal en patience quelques semaines avant de pouvoir rechausser les skis, l’athlète de Vercorin s’est déjà fixé des objectifs bien précis pour la saison à venir. «Je veux concourir et performer sur le circuit nord-américain. C’est ce qui doit me permettre de grimper encore quelques échelons. Il faudra également que je représente dignement mon Université lors des compétitions universitaires.» Avec une place en Coupe du Monde en ligne de mire à moyen terme, ne craint-elle pas d’être moins suivie par Swiss-Ski en ayant traversé l’Atlantique. «Non. Nous avons bien discuté avec la fédération avant mon départ et je suis soutenue dans ma démarche. Le système des courses est le même partout dans le monde. Mes résultats seront observés de la même manière ici qu’en Europe.»
Moins de quatre ans après avoir subi une grave blessure au genou qui aurait pu mettre un terme abrupt à son parcours sportif, Élise Hitter est donc plus en piste que jamais. «Ce n’est pas une revanche sur le destin. Simplement la poursuite de mes rêves», conclut-elle dans sa bonne humeur habituelle.