Dans l'ombre d'une défense intraitable, Gilles Richard attend patiemment son heure au FC Sion
Le FC Sion est – de loin – l'équipe qui encaisse le moins de buts en Challenge League cette saison. Une solidité qu'il doit en grande partie à une ligne défensive qui ne change jamais. Dans l'ombre des titulaires indiscutables, le jeune Gilles Richard attend de recevoir sa chance.
Au FC Sion, l'adage "on ne change pas une équipe qui gagne" n'a jamais été aussi vrai que depuis le retour sur le banc de Didier Tholot cet été. Les bons résultats s'enchaînant, le technicien tricolore ne voit pas de raisons de bousculer le onze en place. Il n'a ainsi procédé à aucune rotation au sein de l'alignement de départ de son équipe lors des quatre dernières journées de championnat. Une autre formule pourrait être appliquée encore plus clairement au début de saison des Sédunois: "on ne change pas une défense qui n'encaisse que très peu." Timothy Fayulu dans les cages, Numa Lavanchy, Joël, Schmied, Reto Ziegler et Nias Hefti devant lui. Le quintet est connu. Championnat et Coupe compris, il a débuté l'ensemble des seize rencontres officielles disputées depuis l'entame de l'exercice. En championnat, il n'a eu que sept ballons à aller chercher au fond de ses filets et totalise déjà huit blanchissages après treize journées.
4 petites minutes en Challenge League
Érigée telle une muraille, cette ligne défensive est la base du renouveau sédunois. Son maintien permanent ne laisse toutefois que peu de place aux éléments qui n'en font pas partie. Gilles Richard est l'un d'eux. Toujours dans le groupe, l'arrière de 20 ans doit jusqu'à présent regarder jouer ses coéquipiers depuis le banc ou, au mieux, se contenter de rares entrées en toute fin de rencontres. Son bilan provisoire recense ainsi trois minutes disputées lors de la 1ère journée à Vaduz, soixante secondes sur le terrain lors de la victoire face à Wil à Tourbillon début octobre et à peine plus d'un quart d'heure lors du récent huitième de finale de Coupe face aux amateurs genevois d'Onex. "Je suis conscient qu'il est toujours plus difficile de modifier une défense qui fonctionne. À moi de donner le meilleur de moi-même chaque jour à l'entraînement pour que des questions se posent dans l'esprit du coach au moment de faire la liste des titulaires."
Tandis que Numa Lavanchy et Joël Schmied totalisent chacun trois avertissements en Challenge League, l'heure de l'ancien junior du FC Evionnaz-Collonges approche peut-être. "Je ne souhaiterai jamais à un coéquipier d'être suspendu mais si cela devait arriver, je ferais tout pour saisir ma chance", sourit-il. "La plus grosse difficulté lorsque tu ne joues pas beaucoup est de garder la confiance. Personnellement, j'essaie de la trouver par mon investissement durant les entraînements. Je m'inspire de ceux qui jouent le week-end. Pouvoir côtoyer des mecs comme Joël, Numa ou surtout Reto (ndlr: Ziegler) m'apporte énormément. Recevoir des conseils de joueurs de leur expérience est un vrai plus."
5 matches avec les M21
Pour rester dans le rythme de la compétition, le jeune Valaisan a été aligné à cinq reprises en 1ère ligue avec le réserve sédunoise ces trois derniers mois. "Rien ne remplace le temps de jeu", affirme-t-il. "Même si je me considère aujourd'hui plus comme un élément de la 1ère équipe que des M21, évoluer en 1ère ligue ne représente pas un pas de retrait. J'essaie toujours de me donner à 100% lorsque je suis sur le terrain. Ces rencontres sont importantes pour mon développement."
Le défenseur se tient donc prêt à répondre présent dès que Didier Tholot décidera de faire appel à lui. "Est-ce que je ressens de l'impatience? Oui, même si j'essaie de la canaliser", rigole-t-il. "Je sais que ma chance finira par venir. Ne pas précipiter les choses te permet d'être plus calme le moment venu." L'entraîneur sédunois ne cache pas le bien qu'il pense de son jeune protégé. "C'est quelqu'un qui est à l'écoute, qui ne lâche jamais rien et qui progresse depuis le début de la saison. Même s'il est plutôt prédisposé à jouer dans l'axe, il est tout à fait capable d'évoluer sur le côté droit également. Il l'a d'ailleurs démontré dernièrement en amical contre le Stade Lausanne Ouchy. Il possède encore une marge de progression sur le plan tactique mais je ne me fais aucun souci pour lui. Son état d'esprit positif fait du bien à tout le groupe."
Il a déjà connu son lot d'entraîneurs
Intégré au groupe de la première équipe pour la première fois durant l'automne 2021 sous les ordres de Marco Walker, Gilles Richard a depuis connu plusieurs techniciens différents. "Le fait d'avoir côtoyé passablement d'entraîneurs peut être quelque chose de positif. Devoir se faire à plusieurs philosophies t'apporte de l'expérience. Celui dont je garde le meilleur souvenir est Monsieur Tramezzani. Il accordait une grande importance à la tactique et à l'assise défensive, ce qui me convenait forcément. Le courant est toujours bien passé avec lui comme c'est le cas désormais avec Monsieur Tholot. Je vois pas mal de ressemblance entre ces deux coachs." La mention Monsieur traduit le respect du jeune joueur à l'heure de parler de ses mentors. "C'est la base", dit-il humblement.
Aligné à six reprises avec la première équipe du FC Sion jusqu'à présent, le Valaisan garde un souvenir mitigé de sa seule apparition qui a dépassé le stade de l'entrée anecdotique en fin de partie. Le 6 juin dernier, il avait relayé Reto Ziegler, touché, à la mi-temps du barrage retour perdu contre le SLO. "Le contexte n'était pas facile pour une première aussi longue. Ce que j'en retire aujourd'hui est l'expérience que cette entrée m'a permis d'acquérir même si la relégation donne forcément un goût amer à ce souvenir."
Sur les pas d'Edimilson?
Comme l'ensemble de ses coéquipiers, Gilles Richard n'aspire désormais qu'à une chose: contribuer au retour du FC Sion en Super League. "Porter le maillot de club est un honneur en tant que Valaisan", affirme celui qui rêverait de défendre un jour les couleurs de Chelsea où évoluait à l'époque Gary Cahill qu'il définit comme une source d'inspiration. "Je sais que beaucoup de monde aimerait avoir cette chance. Personnellement, je viens à Tourbillon depuis tout petit. Je me souviens notamment avoir pris une photo un jour en compagnie d'Edimilson Fernandes que j'ai toujours gardée. J'avais alors dit à mon père: un jour, je serai à sa place."
Quelques années plus tard, Gilles Richard a donc tenu parole. S'il n'a pas encore la carrière réalisée par Edimilson Fernandes, le jeune défenseur est bien décidé à se donner les moyens d'y parvenir. En fin de contrat au terme de la saison, il est actuellement en discussions avec les dirigeants pour obtenir une prolongation.