Avant Sion-Lugano : Sébastien Bichard n’en est pas à sa première mission commando
Arrivé au FC Sion le 1er juillet 2018, en tant qu’entraîneur des M21, Sébastien Bichard a déjà eu plusieurs vies dans le club, en assurant l’intérim avec la première équipe ou en étant assistant de plusieurs entraîneurs. Avant le match contre Lugano, il nous a accordé un entretien.

D’une manière ou d’une autre, Sébastien Bichard est lié au FC Sion depuis près de 5 ans. Le 1er juillet 2018, il prend les commandes des M21, équipe qu’il dirigera officiellement à 45 reprises jusqu’à fin 2019. Pendant ce temps, il a joué les « pompiers » à deux reprises, à la tête de la première équipe, entre mai et juin 2019, puis entre novembre et décembre de la même année. Dans la foulée, il reste au club (jusqu’en août 2020, fin de la saison « covid ») pour devenir notamment l’assistant de Paolo Tramezzani ou Christian Zermatten. Une autre aventure l’amène auprès de la sélection du Kosovo, d’abord aux côtés de Bernard Challandes, puis d’Alain Giresse dans un poste qu’il occupe toujours en parallèle. Lors de la nomination de Fabio Celestini, le Français de 39 ans revient donc au FC Sion. Malgré la mise à l’écart du coach vaudois, Sébastien Bichard est toujours là, dans un club et dans un contexte qu’il connaît bien. Interview.
Sébastien Bichard, comment sentez-vous l’équipe avant les deux matches de cette semaine ?
Avec les évènements qui se sont passés dernièrement, on se concentre en priorité sur le premier match, le match de Coupe. Lugano est le tenant du titre et je n’ai pas besoin de rappeler les liens entre le FC Sion et cette compétition. La concentration, le focus, est entièrement sur ce premier événement.
Justement, est-ce que le match dimanche, de nouveau contre Lugano, est déjà dans les têtes ?
Absolument pas. Dans l’urgence et au vu de la situation, on se concentre seulement sur mercredi. On sait ce que ça comporte sur le plan émotionnel et ce que cela signifie pour les deux clubs. Lugano, à part la victoire contre nous, n’a plus gagné depuis 5 matches. C’est une partie capitale pour les deux équipes avec à la clé une place en demi-finale. C’est ça le plus important.
« La Coupe c’est aussi la raison de mon retour au FC Sion. » Sébastien Bichard
Lugano ne gagne plus depuis 5 matches. Et le FC Sion n’a plus battu cet adversaire depuis la toute première journée de Super League en juillet 2022. Comment ces éléments vont-ils influencer la partie du jour ?
Sur ce type de match, il y a une grande partie émotionnelle. Je pense qu’on aura droit à un round d’observation. Lugano est une équipe très dynamique, avec une attaque intéressante et des joueurs internationaux. Derrière, c’est plus compliqué. Et nous, on se cherche. Avec des moments intéressants et certains blancs. Il y a donc un grand point d’interrogation autour de cette partie. La clé sera d’être prêt sur le plan mental. C’est ce qui fera sans doute la différence.
Les évènements récents ont évidemment pollué la préparation de ce match. Ça reste néanmoins un quart de finale de Coupe. Qu’est-ce que cela vous évoque ?
La Coupe c’est aussi la raison de mon retour au FC Sion. C’est une chance énorme d’être rapidement dans le chapeau des quarts, des demis et même de la finale. Ça représente le fait d’être bientôt au bout. C’est un match où il n’y a pas de retour. L’important c’est de gagner. Avec son histoire et son passé, Sion a démontré qu’il pouvait le faire mieux que quiconque. Mais la réalité, c’est l’instant présent et maintenant c’est à nous de construire cette victoire.
Avec ce passé justement, le FC Sion reste une équipe de Coupe, malgré tout ce qui vient de se passer ?
Un peu mais la réalité c’est ce qu’on voit maintenant. L’histoire fait partie de la vie du club mais les générations actuelles doivent vivre avec le présent. Et le présent c’est de passer mercredi soir.
Difficile d’évaluer l’état mental de l’équipe mais pour le reste, sur le plan tactique et physique, est-ce que tout le monde est prêt selon vous ?
Oui. Il n’y a qu’un joueur suspendu (ndlr : Joël Schmied). Les autres sont tous là, tous prêts. Maintenant, c’est dans la tête que ça va se jouer. C’est la tête qui commande en tant qu’être humain. C’est chacun de son côté et nous tous en équipe, qui devront faire la différence.
« Il faut aimer ce club, aimer son histoire. On est fier d’être au FC Sion. » Sébastien Bichard
Quelle est votre méthode pour entrer dans la tête des joueurs ? Pour provoquer quelque chose sur le plan mental ?
J’aime bien donner du sens aux choses, de savoir pour qui et pourquoi on est là, de savoir ce qu’on veut faire ensemble. Jusqu’à preuve du contraire dans le football, on a besoin les uns et des autres. On ne peut pas jouer tout seul. Ce qui est important c’est de continuer à écrire l’histoire, de donner du sens et de la valeur à notre engagement. Il faut aimer ce club, aimer son histoire. On est fier d’être au FC Sion. Il faut regagner les cœurs et ça passe par une victoire.
Revenons à Lugano. Quels sont les points forts et les points faibles de cette équipe selon vous ?
Par moments, Lugano peut être la meilleure équipe de Super League. Avec une attaque de feu, très verticale et des joueurs incisifs. Et dans d’autres situations, c’est une équipe qui peut perdre ses moyens et sa maîtrise. Il y a une forme de déséquilibre entre l’attaque et la défense, si je peux me permettre. À nous de profiter de leurs erreurs pour essayer de gagner.
Vous avez déjà vécu d’autres moments critiques au FC Sion. À quoi est-ce que vous vous acrrochez pour que l’issue soit positive ?
Il y a deux éléments. D’abord ce que l’on maîtrise. Il faut avoir un engagement encore plus important. Dans les moments délicats certains lâchent l’affaire. Je pense qu’il faut faire le contraire. Il faut redoubler d’effort et de vigilance. L’autre aspect c’est la communication et la solidarité. Il faut se rapprocher des gens. C’est facile de se tirer dessus. C’est très important de se réunir, de se rassembler autour de la cause. Le seul objectif à avoir en tête, c’est cette qualification.
L’interview de Sébastien Bichard était prévue avant la mise à l’écart de Fabio Celestini, l’entraîneur qui a ramené l’assistant au FC Sion en quelques sortes. Malgré l’inconfort généré par cette situation, le Français a accepté la rencontre. Nous en avons profité pour évoquer son évolution et quelques-unes de ses précédentes missions.
Ce mercredi matin, le directeur du football du FC Sion Pablo Iglesias était l'invité de Rhône FM, dans Good Morning Valais. Les extraits sont à retrouver ci-dessous.