Double champion du Monde, Jean-Philippe Moquin vise la Coupe avec les Sierre Lions
Les Sierre Lions seront au rendez-vous du Final Four de la Coupe de Suisse ce samedi. Pour conserver leur trophée acquis l'an dernier, ils miseront notamment sur leur recrue star : le Canadien Jean-Philippe Moquin, double champion du Monde.

Un champion du Monde qui débarque en Valais. Son nouveau club qui réalise le plus gros coup de son histoire. Tout un championnat qui peut se réjouir de compter une nouvelle attraction. Non, contrairement à ce que ces premières lignes pourraient laisser penser, le FC Sion ne s'est pas activé sur le marché des transferts. Cette fois, la manœuvre a été réalisée par les Sierre Lions, parvenus à enrôler Jean-Philippe Moquin, auréolé de deux titres mondiaux de streethockey avec le Canada.
"C'est vrai qu'on peut faire un petit parallèle, mais souvent les transferts de Constantin ont été des flops. J'espère donc que "JP" fera mieux que les gros noms passés par Tourbillon", se marre Mathieu Schildknecht, joueur et directeur sportif du club sierrois et à l'origine de l'arrivée de Moquin en Valais. Présent juste à côté, le Québécois interroge : "Constantin? C'est qui ça?" Déjà bien entamée, son intégration à son nouvel environnement comporte visiblement encore quelques lacunes. "Par contre, j'ai déjà testé la fondue et la raclette. Après trois jours en Valais, j'avais goûté aux deux. En revanche, je n'ai pas encore pu faire essayer la poutine à mes coéquipiers. On ne trouve malheureusement pas le fromage typique de ce plat ici..."
Un appel à l'Europe après les Mondiaux
Revenons à ce transfert à priori improbable : comment expliquer qu'un joueur de ce calibre-là accepte de rejoindre Sierre et le championnat suisse? "Tout a commencé après les Mondiaux de l'an dernier (ndlr : organisés à Viège et Rarogne et remportés par le Canada). J'ai lancé une flèche sur les réseaux sociaux en indiquant que si des clubs voulaient m'engager en Europe, j'étais ouvert à toutes propositions." Les offres ne tardent pas à affluer. Elles proviennent de République Tchèque, de Slovaquie et donc de Suisse. "Ma priorité était de rejoindre un endroit qui me donnerait l'impression d'être à la maison. Le fait que l'on y parle français a fait pencher la balance vers Sierre, mais ce n'était pas ma seule motivation. Ici, j'ai rejoint un club ambitieux, avec lequel je peux gagner des trophées."
Jean-Philippe Moquin n'est pas qu'un simple joueur de streethockey. Il est un véritable influenceur de son sport. La page instagram sur laquelle il en fait la promotion compte plus de 12'200 followers. C'est d'ailleurs par le biais de celle-ci que son arrivée à Sierre s'est matérialisée. "Comment faire pour l'attirer chez nous? Simplement en lui envoyant un message, en allant le rencontrer et en lui présentant le potentiel de développement qui existe ici ", sourit Mathieu Schildknecht, lequel s'est rendu en personne à Montréal pour s'entretenir avec le Canadien. "Si vous discutiez avec ma femme qui était avec moi, elle vous raconterait que je n'ai pas dormi la nuit précédant notre rendez-vous. Je ne voulais pas laisser passer cette occasion. Attirer un tel joueur chez nous, c'était un rêve." Quelques mois plus tard, les deux hommes s'accordent pour raconter que l'affaire a été réglée en un claquement de doigt. "Tu m'as demandé si je voulais venir et je t'ai dit oui", glisse Jean-Philippe Moquin en adressant un clin d'œil à son compère.

À l'automne 2021, les Sierre Lions étaient en crise. À la sortie de la période du covid, le club ne disposait plus d'équipe de juniors. Son avenir était en péril. À l'époque, Mathieu Schildknecht avait lancé un appel à l'aide sur Rhône FM. Il était alors loin de s'imaginer que trois ans et demi plus tard, il attirerait un double champion du Monde au sein d'une formation sacrée championne de Suisse en 2023 et victorieuse de la Coupe l'an dernier. "Si vous m'aviez dit tout ça, je ne l'aurais pas cru", concède-t-il. "En revanche, j'étais convaincu que nous parviendrons à remonter la pente après avoir touché le fond. Je suis vraiment très heureux de voir notre situation actuelle." Si le club a aujourd'hui renfloué ses rangs, qu'il joue les premiers rôles et dispose même d'une équipe féminine en collaboration avec Dorénaz, l'arrivée de Jean-Philippe Moquin doit lui permettre de poursuivre son développement.
Depuis qu'il a posé ses valises en Valais, Jean-Philippe Moquin suscite l'engouement. Les plus jeunes lui demandent des autographes, les médias le sollicitent et même certains adversaires l'approchent pour…des photos à la fin des matches. Il assure pourtant que ce statut de star ne lui confère pas de pression particulière. "Je suis quelqu'un d'assez simple, qui donne toujours tout, sur le terrain comme en dehors. Le club m'a accueilli à bras ouverts. Voir que les jeunes veulent passer des moments avec moi, apprendre à mes côtés, c'est ce qui me donne le plaisir d'être ici."
Trente-huit points en…huit matches
Double champion du Monde à 25 ans, Jean-Philippe Moquin sourit en évoquant son parcours dans le streethockey, un sport qui compte 100'000 licenciés rien qu'au Québéc. Comme tout bon Canadien qui se respecte, il a évidemment débuté par le hockey sur glace avant de troquer les patins contre les baskets. "J'étais gardien, mais j'en avais marre de recevoir les pucks sur moi. Je me suis donc dit que j'allais plutôt envoyer moi-même les balles sur les autres. Après une première saison de streethockey à 17 ans, j'ai bifurqué définitivement vers ce sport à 20 ans." L'ancien portier s'est donc mué en attaquant redoutable. En huit matches disputés avec les Sierre Lions, il a déjà inscrit…trente-huit points. "Il y plusieurs wagons dans le championnat suisse et nous sommes dans le premier avec Oberwil (ndlr : champion en titre et vainqueur de la saison régulière). La principale différence que je remarque avec le Canada est qu'ici, les clubs ont de la misère à trouver des joueurs. En toute humilité, j'espère donc que grâce à mon arrivée, certains jeunes choisiront désormais le streethockey plutôt que le foot ou un autre sport plus populaire."
Ce samedi, les Sierre Lions et Jean-Philippe Moquin seront engagés dans le Final Four de la Coupe de Suisse. L'occasion pour le Québécois d'ajouter une ligne supplémentaire à son palmarès. "J'aborde cette échéance de la même manière qu'un championnat du Monde. Peu importe le tournoi, un trophée reste un trophée et j'espère en gagner le plus possible." Faciles vainqueurs des Bernois de Belpa (17-1) lors de l'acte 1 des quarts de finale des playoffs de LNA, les "Rouge et Jaune" visent également un 5ème titre de champion. L'aventure du Canadien en Valais prendra fin au terme de la saison. Le principal concerné n'écarte toutefois pas la possibilité de la prolonger à l'avenir. "Pour que je reste la saison prochaine, il faudra avant tout que je trouve un job", explique celui qui œuvre pour l'instant en tant que stagiaire au sein de l'entreprise Genedis à Vernayaz. Entre le double champion du Monde et les Sierre Lions, le courant est en tout cas très vite passé.
Mathieu Schildknecht : "Je rêve d'un doublé, ce serait historique"
Le Final Four de la Coupe de Suisse se tiendra à Gals, dans le Canton de Berne samedi. Les Sierre Lions seront engagés dès 10h00 dans la première demi-finale face aux Zurichois de Bonnstetten-Wettswil. Un adversaire qui a terminé lanterne rouge de la saison régulière de LNA, sans avoir fêté la moindre victoire en dix-huit matches. Le vainqueur de ce duel défiera Oberwil ou Gals en finale à partir de 19h00. Les "Rouge et Jaune" abordent ce rendez-vous dans le costume du tenant du titre. De quoi engendrer une certaine pression selon Mathieu Schildknecht, joueur et directeur sportif du club de la cité du Soleil.
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