Succès pour la filière ES en soins infirmiers, qui fait taire les critiques
La filière ES en soins infirmiers déjoue les pronostics. Jugé de formation au rabais, le cursus – lancé l’an dernier à Monthey – fait le plein. Bilan de la première volée.

Fin de la première année pour l’Ecole Supérieure Valais-Wallis (ES) en soins infirmiers de Monthey. Les étudiants de la première volée sont actuellement en stage dans des établissements de santé. Une période qui marque la fin de leur première année d’étude. Très critiqué lors de son lancement et parfois taxé de « diplôme au rabais » par rapport à une formation en Haute école spécialisée – c’est-à-dire en HES –, le cursus a essuyé les reproches. «Nous sommes une formation qui est reconnue, qui va mettre sur le terrain des professionnels qui sont au bénéfice d’un diplôme d’infirmier/infirmière. Nous ne sommes pas du tout dans une formation au rabais. C’est une formation qui a une approche axée sur la pratique professionnelle», argumente une bonne fois pour toutes Jeanne-Emmanuelle Jollien-Héritier, responsable de la filière ES en soins infirmiers.
«Nous ne sommes pas du tout dans une formation au rabais.»
Jeanne-Emmanuelle Jollien-Héritier, responsable de la filière ES en soins infirmiers
Le cursus ES est plus court que la formation en HES et alterne six mois de théorie en classe et six mois de pratique dans un établissement sanitaire. Et c’est justement cet aspect professionnalisant qui a plu à Yohan Finet, étudiant ES en soins infirmiers. «On a six mois de cours et six mois de stage. Pour moi, c’était beaucoup plus intéressant que de retourner sur les bancs de l’école et de faire beaucoup plus de cours que de stage.» L'admission en Ecole Supérieur ne nécessite pas de maturité.
Les étudiants de la première volée sont actuellement en pleine période de stage. Et forcément, il se peut qu’ils partagent leur lieu de travail avec des étudiants, ayant choisi la formation plus académique, celle en HES. «Certaines personnes se posent des questions, surtout les nouveaux diplômés de la HES, qui se demandent quelle est la différence entre un étudiant ES et HES. On explique qu’il n’y a pas de grandes différences. Sinon la plupart du temps, nous sommes bien acceptés. Au travail, il n’y a aucune différence. Le cahier des charges est exactement le même», précise Yohan Finet.
Une filière gage d’emploi
Chaque année, entre 22 et 26 professionnels de la santé, diplômés ES, sont attendus sur le marché de l’emploi. Ils viendront prêter main-forte dans un domaine en quête de relève. «On a vraiment besoin de personnel qualifié et je pense qu’il y a de la place pour tout le monde. Cette filière est axée sur la professionnalisation et ça peut éveiller des vocations», espère Jeanne-Emmanuelle Jollien-Héritier. Actuellement en stage à l’Hôpital du Valais à Sierre, l’étudiant Yohan Finet abonde : «Je pense qu’on aura toutes nos chances. A l’heure actuelle, on a besoin d’infirmiers.»
La principale différence entre une formation ES et HES réside dans le fait que les étudiants de la filière ES ne disposent pas de bachelor au terme de leur formation. Ils pourront néanmoins entreprendre une formation supplémentaire de 18 mois pour obtenir le titre universitaire. «Il y a une possibilité de passerelle pour devenir infirmier/infirmière bachelor. C’est une formation qui sera proposée à toutes les personnes qui termineront la formation ES», révèle Jeanne-Emmanuelle Jollien-Héritier. Concrètement, l’obtention du bachelor permet aux étudiants d’accéder à des formations continues plus facilement afin de s’orienter vers une spécialité. «C’est vrai que sans le bachelor, les portes sont un peu plus fermées si on veut évoluer», reconnaît l’étudiant Yohan Finet.
Victime de son succès, la filière ES affiche déjà complet pour la rentrée de septembre. Prochaines places disponibles : en automne 2023. D’ici là, une séance d’information aura lieu le 12 octobre 2022.