Inondations à Sierre : le Grand Conseil prêt à cautionner les entreprises touchées
Le Canton fait un pas de plus dans le cautionnement des entreprises touchées par les crues du début d’été dans le secteur sierrois. Novelis en tête de file. Des points de frictions demeurent toutefois sur les termes du décret proposé. Retour sur les débats du Grand Conseil de ce jeudi matin.

Le Canton est prêt à cautionner les acteurs économiques touchés par les crues du début d’été. Novelis en tête. Ce jeudi matin, le Grand Conseil a validé en première lecture le décret concernant l’octroi de mesures exceptionnelles à des acteurs économiques touchés par des événements imprévisibles et exogènes.
Pour rappel, il s’agit de répondre à une sollicitation du groupe Novelis. Qui demande un cautionnement de l’Etat, en vue de l’octroi d’un crédit bancaire. En clair, l’Etat se porterait garant, à hauteur de 100 millions, pour les entreprises touchées, jusqu’à l’obtention des prêts et dédommagements.
Mais les termes du contrat ont été longuement débattus. Retour sur les grandes lignes de cet accord.
Pas de prise en charge des intérêts
Le Conseil d’Etat proposait tout d’abord, en plus de ce cautionnement solidaire et temporaire, de prendre en charge les intérêts bancaires. Le Conseiller d’Etat Christophe Darbellay argumente en mentionnant la nécessité de donner un signal fort et positif, à un poids lourd de l’économie européenne.
Un discours qui n’a pas convaincu la majorité. Lors des discussions, la députée verte Nathalie Cretton a notamment estimé le cadeau inacceptable. Le risque étant entre autres de créer un traitement d’inégalités avec d’autres entreprises.
Discours appuyé notamment par le groupe PLR, représenté durant la prise de parole par Sylvie Masserey Anselin.
75% des emplois à garantir
Un autre point concernait la garantie du maintien des emplois sur le site. Alors que le décret demande un maintien de 75% des EPT, le socialiste Blaise Carron a martelé pour monter ce taux à 100%. Dans son amendement, Nathalie Cretton s’est montrée ici plus prudente, en proposant un maintien de 85% des emplois.
Ces deux corrections ont été rejetées par le Parlement, la majorité estimant cette exigence irréaliste au vu de l’étendue des pertes. L’entreprise doit d’abord reprendre des couleurs et regagner la confiance de sa clientèle. C’est ce qu’a pour sa part soutenu Christophe Darbellay.
Plusieurs amendements passent à la trappe
D’autres amendements étaient au menu. 40 au total. Sanctions ou remboursement immédiat en cas de non-respect des engagements. Recours à la réserve de politique budgétaire pour financer les pertes. Ou encore soumission du décret au vote populaire. Toutes ces propositions ont été rejetées.
Par contre, un article sera ajouté pour spécifier que ce décret n’est pas un aveu de responsabilité de la part du Canton concernant les crues.
Une deuxième lecture sur ce décret est prévue vendredi matin.