ONG: une Commission palestinienne déplore la décision suisse
La Commission palestinienne indépendante des droits de l'homme (IHCR) déplore la récente annonce du DFAE sur la suspension de l'aide à 11 ONG palestiniennes et israéliennes. "C'est une décision dangereuse", a dit vendredi son directeur général Anmar al-Dwaik.
"Nous sommes très inquiets" et "nous sommes très déçus" par ce dispositif du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), a-t-il dit aux correspondants accrédités auprès de l'ONU à Genève (ACANU). L'IHCR reçoit elle-même un financement de la Direction du développement et de la coopération (DDC) mais n'est pas affectée par cette décision.
Elle déplore également la publication de la liste des ONG sur Internet par les autorités suisses, avant qu'elle ne soit retirée. Ces organisations, israéliennes comme palestiniennes, qui travaillent sur la question palestinienne sont victimes depuis plusieurs années de campagnes de dénigrement et de restrictions par l'Etat hébreu, affirme M. al-Dwaik. Il appelle la Suisse à revoir cette décision, alors qu'il faudrait au contraire, selon lui, étendre le financement à ces institutions.
L'IHCR est inquiète pour la vingtaine de ses collaborateurs dans la bande de Gaza. La plupart ont perdu leur habitation et font partie des près de 1,5 million de déplacés internes. L'organisation n'a plus d'indication sur certains d'entre eux ces derniers jours.
Elle parle d'actes équivalant à "un génocide". "On nous disait que nous exagérions", a ajouté le directeur général. Mais des dizaines d'experts indépendants de l'ONU, qui ne s'expriment pas au nom de l'organisation, ont alerté ensuite il y a deux semaines sur la menace d'un génocide contre les Palestiniens.
Violences contre les détenus
En Cisjordanie, l'IHCR affirme que la population est "fâchée" et "frustrée" et qu'elle redoute l'attitude de l'armée israélienne. Près de 150 personnes ont été tuées depuis les massacres du Hamas et 800 ont été expulsées de leur habitation.
De son côté, l'Association de soutien aux détenus et des droits humains (Addameer) a relevé que des milliers de Palestiniens ont été arrêtés en un mois rien qu'en Cisjordanie et Jérusalem. Le nombre des interpellations pour le reste d'Israël n'est pas connu, selon l'une de ses responsables. Et celles-ci atteindraient plus de 4000 dans la bande de Gaza.
Addameer dénonce des violences contre les détenus, de recours excessif à la force ou encore des menaces d'exécutions et de viols. En Israël, deux prisonniers palestiniens sont décédés parce que ces Palestiniens ne sont plus soignés en dehors de leur centre de détention, ajoute également l'ONG.