Sommet international sur les forêts tropicales à Brazzaville
Douze ans après une première édition, un sommet des trois grands bassins forestiers tropicaux mondiaux s'est ouvert jeudi à Brazzaville pour relancer la collaboration entre les pays concernés. Leurs forêts sont considérées comme essentielles à la régulation du climat.
La rencontre débute avec les experts, avant de passer vendredi au niveau ministériel et samedi à celui des chefs d'Etat.
Selon les organisateurs, plusieurs présidents africains sont attendus en plus de l'hôte du sommet Denis Sassou Nguesso (République démocratique du Congo, Kenya, Rwanda, Gabon, Togo, Guinée-Bissau, Comores...). Mais aucun chef d'Etat d'Amazonie ou d'Asie ne fera le déplacement.
Environnementalistes, scientifiques, ONG, dirigeants politiques et représentants d'organisations internationales sont réunis au centre international de conférence de Kintélé, dans la banlieue nord de Brazzaville, pour se pencher sur les écosystèmes du bassin du Congo, de l'Amazonie et de Bornéo-Mékong Asie du Sud-Est, considérés comme des "poumons de la planète".
"80% des forêts tropicales du monde"
Les trois bassins représentent 80% des forêts tropicales du monde et "les trois quarts de sa biodiversité", déclarait récemment devant la presse la ministre congolaise de l'Environnement, Arlette Soudan Nonault.
Celle-ci prédit pour le sommet de Brazzaville "une déclaration de principe très forte", visant à "pérenniser cette conjugaison des trois bassins".
La déforestation continue
En 2011, Brazzaville avait déjà abrité un sommet sur les trois bassins forestiers tropicaux. Les participants avaient alors promis dans une déclaration commune de coopérer pour lutter contre la déforestation et d'aller vers un front commun lors des négociations sur le climat, mais sans créer pour cela de structure permanente comme le souhaitaient certains pays africains.
Les rencontres, sommets et déclarations se sont multipliés depuis, mais la déforestation mondiale ne s'est pas arrêtée, loin de là.
Dans un rapport publié mardi, un groupe d'ONG et de chercheurs a constaté que le monde était en train d'échouer à tenir sa promesse d'y mettre fin et d'inverser son cours d'ici 2030, en estimant que quelque 6,6 millions d'hectares de forêt avaient été perdus dans le monde en 2022, dont une grande partie de forêt primaire dans les régions tropicales.
La publication de ce rapport, comme la réunion de Brazzaville, surviennent quelques semaines avant la COP28, la conférence internationale des Nations unies sur le climat, prévue à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre.