Rita Famos nouvelle présidente de l'EERS
Première femme à la tête d'une Eglise nationale
Avec la nomination de la pasteure zurichoise Rita Famos, c'est la première fois qu'une femme dirigera une Eglise au niveau national en Suisse. L'Eglise évangélique réformée de Suisse (EERS) a élu sa nouvelle présidente lundi lors d'un synode d'automne virtuel.
Rita Famos a obtenu une majorité absolue de 47 voix au premier tour de scrutin. La pasteure zurichoise a été élue pour un mandat d'un an, de 2021 à 2022. Face à elle, la pasteure française Isabelle Graesslé, 61 ans, qui a dirigé le Musée international de la Réforme à Genève pendant 12 ans, n'a récolté que 25 votes.
Les délégués du canton de Vaud, où elle exerce actuellement comme pasteure, ont souligné en vain qu'il n'y avait pas eu de président(e) de l'Église réformée nationale venant de Suisse romande depuis 35 ans.
La nouvelle présidente de l'EERS, âgée de 54 ans, s'est dite, dans une vidéo après son élection, très heureuse de la confiance qui est placée en elle. Elle promet de retrousser ses manches pour aider l'Église protestante à progresser tout en restant unie avant de rappeler que l'église vit d'abord de la diversité et du travail sur le terrain.
Avant l'élection, plusieurs délégués des églises cantonales se sont prononcés en faveur de Rita Famos. Selon eux, théologiquement ancrée, elle est dynamique, capable de rétablir la confiance et de jouer les médiatrices. Elle aura bien besoin de toutes ces qualités pour relever l'EERS qui subit toujours la crise liée à son ancien président, Gottfried Locher.
Celui-ci a démissionné en mai après avoir été accusé de comportements abusifs avec des collaboratrices dans le cadre de relations de travail. Les événements entourant son départ font l'objet d'une enquête menée par une commission mandatée par le synode (parlement de l'église) en collaboration avec un cabinet d'avocats.
Rita Famos s'était déjà présentée il y a deux ans, où elle avait été battue par Gottfried Locher. En 28 ans, Rita Famos, mariée et mère de deux grands enfants, a occupé diverses fonctions au sein de l'Eglise réformée.
Autre changement, les réformés ne seront plus les seuls de leur famille de croyances à pouvoir travailler comme aumôniers à l'armée: les églises évangéliques sont désormais aussi autorisées à le faire. L'organisation faîtière alémanique Freikirchen.ch et le Réseau évangélique Suisse (evangelique.ch) ont signé un partenariat avec l'aumônerie de l'armée, ont-il indiqué dans un communiqué lundi. Les aumôniers de l'armée sont très demandés lorsque les membres de l'armée se trouvent dans des situations de stress.