Québec: deux morts le soir d'Halloween
Québec: un homme tue au sabre deux personnes le soir d'Halloween
Le Québec accusait le choc dimanche après qu'un homme de 24 ans armé d'un sabre japonais a tué deux personnes et en a blessé cinq autres lors de la soirée d'Halloween dans le centre-historique de la ville de Québec. La raison de son geste est encore inconnue.
L'homme, qui souffre de troubles mentaux selon plusieurs médias, voulait "faire le plus de victimes possible" mais n'était a priori pas "associé à un groupe terroriste", a annoncé dimanche la police lors d'une conférence de presse.
Lors d'une brève comparution devant un juge en visioconférence en fin d'après-midi, il s'est vu notifier des accusations pour deux meurtres et cinq tentatives de meurtres, a-t-on appris auprès de son avocat, Benoît Labrecque.
Le suspect, sans antécédents judiciaires, avait prémédité son attaque, selon la police. Armé d'un sabre "de type katana", il a semé la terreur et la mort dans les rues du Vieux Québec, cherchant ses victimes dans les rues de la ville, peu fréquentées en raison notamment de la pandémie de coronavirus qui a limité les festivités d'Halloween. Il a été arrêté sans résistance après plusieurs heures de chasse à l'homme.
"Hier soir on a été plongé dans une nuit d'horreur lorsqu'un homme de 24 ans, qui ne réside pas à Québec, s'est présenté chez nous avec l'intention de faire le plus de victimes possible", a expliqué le directeur de la police du Québec, Robert Pigeon. "Tout porte à croire qu'il aurait choisi ses victimes au hasard".
L'homme s'appelle Carl Girouard, selon plusieurs médias, et n'avait pas d'antécédents judiciaires. Une perquisition a été menée dimanche à son domicile de Ste-Thérèse près de Montréal, selon ces sources.
Deux Français, installés au Québec depuis quelques années, figurent au nombre des blessés. Le pronostic vital des cinq blessés n'est pas engagé mais certains ont subi des "lacérations importantes", a précisé le patron de la police.
Les deux personnes tuées résidaient à Québec: François Duchesne, 56 ans, et Suzanne Clermont, 61 ans. Les blessés sont quatre hommes âgés de 19 à 67 ans, et une femme de 24 ans, a précisé la police jointe par l'AFP.
Les agressions se sont déroulées samedi en fin de soirée dans le Vieux Québec, notamment dans le quartier du célèbre Chateau Frontenac, haut-lieu touristique de la capitale de la province francophone canadienne, selon la police. Le suspect avait été arrêté après une chasse à l'homme de plusieurs heures, et transporté à l'hôpital.
Selon trois témoins cités par le journal québécois Le Soleil, l'assaillant aurait "égorgé" sa première victime près du Château Frontenac et il y avait "beaucoup de sang". L'homme aurait ensuite poursuivi sa route sur la rue des Remparts, où la deuxième personne a été tuée, avant de se rendre vers le port de Québec, faisant d'autres blessés.
Le Premier ministre fédéral Justin Trudeau a dénoncé une "terrible tragédie". "J'ai le coeur brisé pour les proches des deux personnes tuées dans cette horrible attaque", a-t-il réagi dimanche.
Le maire de Québec, Régis Labeaume, a dénoncé un drame "hallucinant, terrifiant", qui "dépasse l'entendement" et évoqué des problèmes de "santé mentale" du suspect. "Ce matin, j'ai la nette impression de rejouer dans un vieux film, un film dont l'action se déroulait le 29 janvier 2017 à la mosquée de Québec", a-t-il dit.
Ce jour-là, un homme proche des milieux d'extrême droite, Alexandre Bissonnette, avait ouvert le feu sur les fidèles rassemblés pour prier à la mosquée de Québec, tuant six personnes et en blessant grièvement plusieurs autres. Il a depuis été condamné à la prison à vie.
"Je sens le besoin de rappeler que ce drame ne remet pas en question le fait que cette ville est une des plus sécuritaires au monde mais il est difficile, quasiment impossible de prévoir les conséquences de la folie découlant visiblement de problèmes de santé mentale", a-t-il ajouté.
Dimanche matin, la plupart des rues généralement animées de la capitale québécoise, notamment dans le centre historique prisé des touristes, étaient quasiment désertes en raison du coronavirus, selon une journaliste de l'AFP sur place.