Loi sur la sécurité conspuée en France
Nouvelle journée de manifestations contre une loi sur la sécurité
Des milliers de personnes défilaient samedi pour la troisième semaine consécutive dans les rues de Paris et de plusieurs villes de France pour dénoncer une proposition de loi sur la sécurité. Ils la considèrent comme "liberticide".
Les deux dernières manifestations s'étaient soldés par de violents incidents et affrontements entre les forces de l'ordre et des manifestants qualifiés "d'ultras" ou de "casseurs" par les autorités, en particulier à Paris.
Cette fois, le collectif de syndicats et d'associations à l'initiative de la protestation n'avait pas appelé à manifester dans la capitale, mais une partie d'entre eux a toutefois décidé de passer outre et organisé un défilé parisien.
Réunis derrière une immense banderole proclamant "stop aux lois liberticides, stop islamophobie", plusieurs milliers de manifestants ont commencé à défiler sous la pluie et serrés de près par d'importants effectifs de forces de l'ordre. Peu de temps après le départ du cortège parisien, samedi, le ministère de l'Intérieur avait déjà fait état de 50 interpellations à Paris.
"On ne peut pas rester chez soi face à ce qui se passe actuellement dans le pays, et qui est grave. Le gouvernement légifère à tour de bras, il n'y a aucun contrôle parlementaire, et réduit nos libertés texte après texte", a indiqué à l'AFP Christophe, un professeur de philosophie de l'art de 47 ans.
Adoptée par les députés, la proposition de loi Sécurité globale suscite depuis des semaines de vives critiques de la part de la gauche, des journalistes et des ONG de défense des libertés. Est notamment visé, l'article 24 qui pénalise la diffusion malveillante d'images des forces de l'ordre.
Le texte est accusé par ses détracteurs de porter atteinte aux libertés de la presse, d'expression et de manifester" et d'instaurer "des outils de surveillance de masse". Ces critiques ont été renforcées par le passage à tabac filmé d'un producteur de musique noir par des policiers, le 21 novembre.
Face au tollé provoqué par l'article 24, le gouvernement a finalement laissé au parlement le soin de trouver une nouvelle formulation alors que le texte doit passer devant le Sénat en janvier.
Outre Paris, 1800 personnes selon la préfecture ont défilé dans le calme dans le centre-ville de Montpellier (sud).