Le social-démocrate Bernardo Arévalo investi nouveau président du Guatemala
La cérémonie d'investiture du président élu du Guatemala, Bernardo Arévalo, attendue dimanche après des mois d'incertitudes, était retardée par le Parlement contrôlé par l'opposition. Il a été élu en août sur une promesse de lutte contre la corruption endémique.
La cérémonie d'investiture de M. Arévalo devait commencer à 15h00 locales (22h00 en Suisse). Mais des débats agitent l'hémicycle pour savoir si les députés du parti avec lequel il a remporté les élections devaient être inscrits comme indépendants.
"Les députés ont la responsabilité de respecter la volonté du peuple exprimée dans les urnes. Ils tentent de violer la démocratie avec des broutilles et des abus de pouvoir", a écrit M. Arévalo sur le réseau social X (ex-Twitter).
A l'extérieur du Parlement, des centaines de partisans de M. Arévalo ont forcé des barrages de police pour s'approcher du bâtiment, a constaté l'AFP.
Procédures lancées par le parquet
Le parquet et la procureure générale du Guatemala Consuelo Porras, placée sur une liste d'acteurs "corrompus" du ministère de la justice des Etats-Unis, avaient obtenu la suspension provisoire du parti de M. Arévalo pour des irrégularités supposées lors de sa création en 2017.
Le parquet avait également tenté d'obtenir l'annulation des élections ou la levée de l'immunité de M. Arévalo et de sa vice-présidente élue, des manoeuvres vertement dénoncées par les Etats-Unis, l'UE, l'ONU et encore par l'Organisation des Etats américains (OEA).
Les présidents chilien Gabriel Boric, colombien Gustavo Petro ou encore le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell et des représentants des Etats-Unis et du roi d'Espagne doivent assister à son investiture.
Fils du réformateur Juan José Arévalo, premier président démocratiquement élu du Guatemala en 1945 après des décennies de dictature, Bernardo Arévalo, 65 ans, n'a eu de cesse de dénoncer un "lent coup d'Etat" pour empêcher le respect des urnes.
Il succède au président sortant de droite Alejandro Giammattei, pointé du doigt pour son soutien à la procureure générale Consuelo Porras et sous le mandat duquel plusieurs procureurs luttant contre la corruption, profondément enracinée au sein du gouvernement et des institutions, ont été arrêtés ou contraints à l'exil.