La France en "urgence" attentat
La France en "urgence" attentat après une attaque mortelle à Nice
La surveillance a été portée à son niveau maximum partout en France face au risque d'attentat après l'attaque au couteau qui a fait trois morts dans une basilique en plein coeur de Nice. La ville avait déjà été meurtrie par un attentat djihadiste en 2016.
A quelques jours de la Toussaint, fête catholique, cimetières et lieux de culte vont être particulièrement protégés alors que l'attaque a suscité une vague de condamnations internationales et de messages de solidarité avec la France.
La Turquie a notamment "fermement" condamné l'attaque "sauvage" au couteau, mettant de côté les vives tensions entre Ankara et Paris pour exprimer sa "solidarité".
Tandis que le président Emmanuel Macron est arrivé sur place, le Premier ministre Jean Castex a annoncé devant l'Assemblée nationale que le plan vigipirate était porté au niveau "urgence attentat", son plus haut niveau, activé pour assurer la mobilisation exceptionnelle de moyens.
A Nice, toutes les églises ont été fermées "jusqu'à nouvel ordre" après cette attaque qui survient moins de deux semaines après la décapitation d'un enseignant, Samuel Paty, à Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines, auquel un parent d'élève musulman avait reproché d'avoir montré des caricatures du prophète en cours d'instruction civique.
A 15h00, le glas sonnera dans toutes les églises de France.
Trois personnes qui se trouvaient dans la basilique Notre-Dame de l'Assomption, en plein centre de cette ville de la Côte d'Azur, ont été tuées, dont son sacristain et deux fidèles venues prier selon des sources policières. L'une a été égorgée et l'autre s'est enfuie avant de succomber à ses blessures dans un bar en face de la basilique.
Le parquet antiterroriste a ouvert une enquête pour "assassinat et tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle".
Les faits se sont déroulés vers 09h00 sur une des artères les plus fréquentées de Nice où la police municipale a pu intervenir rapidement pour neutraliser l'agresseur, âgé de 25 ans et qui a affirmé s'appeler Brahim. Blessé lors de son interpellation, il a été hospitalisé.
Une dame est venue directement de l'église et nous a dit "'courez courez, il y a quelqu'un qui a planté quelqu'un, il va y avoir des coups de feu, il y a des morts'", a raconté à l'AFP Daniel Conilh, 32 ans, serveur au Grand café de Lyon, situé à cinquante mètres de la basilique Notre-Dame de l'Assomption.
Selon le maire LR de Nice, Christian Estrosi, les motivations terroristes de l'assaillant ne font "aucun doute": "L'auteur de ces actes n'a cessé de répéter en boucle devant nous 'Allah Akbar' (Dieu est le plus grand) alors qu'il était médicalisé sur place".
"Trop c'est trop, il est temps maintenant que la France s'exonère des lois de la paix pour anéantir définitivement l'islamo-fascisme de notre territoire", a jugé M. Estrosi.
Les anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande ont tous deux dénoncé un acte de "barbarie" appelant à une "détermination sans faille" et au "sang-froid" face au "terrorisme islamiste".
L'évêque de Nice Mgr André Marceau a de son côté appelé à faire prévaloir "l'esprit de pardon". Son délégué diocésain au dialogue interreligieux, le père Asso a immédiatement reçu des appels de la communauté juive et des deux responsables de la mosquée des musulmans du centre-ville.
"Je ne peux que condamner avec force la lâcheté de ce geste contre des personnes innocentes", a déclaré dans un communiqué à l'AFP Abdallah Zekri, délégué général du Conseil français du culte musulman (CFCM), après cette attaque.
Nice a déjà été endeuillée par un attentat le 14 juillet 2016 sur la promenade des Anglais qui avait fait 86 morts. Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, un Tunisien de 31 ans, avait fauché au volant d'un camion de location enfants, familles nombreuses et touristes étrangers, en 4 minutes, avant d'être abattu par les forces de l'ordre.
Les trois morts de l'attaque dans la basilique portent à 260 le nombre de victimes d'attentats en France depuis 2015.
Alors que la France est critiquée par certains dans le monde musulman pour sa défense des caricatures, un Saoudien a été arrêté jeudi après avoir blessé avec un couteau un vigile du consulat français à Jeddah, ville de l'ouest de l'Arabie saoudite, ont indiqué jeudi les médias officiels saoudiens et l'ambassade de France.