L'ONU "consternée" par une exécution en Iran
L'ONU "consternée" par l'exécution de l'Iranien Rouhollah Zam
L'ONU est "consternée" par l'exécution samedi de l'opposant iranien Rouhollah Zam. La Haute commissaire aux droits de l'homme Michelle Bachelet a appelé lundi à Genève les autorités à cesser l'application de ces sentences.
L'exécution de M. Zam "est emblématique" de confessions forcées obtenues sous la torture, a-t-elle ajouté. Des inquiétudes graves concernant l'interpellation de l'opposant hors du territoire iranien et son acheminement en Iran, qui pourraient équivaloir à un enlèvement, laissent penser que le procès n'a pas été équitable, selon elle.
La Haute commissaire affirme que l'Iran viole ses obligations internationales. Elle demande aux autorités d'arrêter immédiatement le recours "alarmant" et "grandissant" aux exécutions et à des accusations "vagues" pour éliminer les opposants.
Mme Bachelet leur demande aussi de libérer toutes les personnes détenues arbitrairement. Les exécutions "sont trop souvent arbitraires", a également ajouté la Haute commissaire.
Outre Mme Bachelet, deux rapporteurs spéciaux de l'ONU, qui ne s'expriment pas au nom de l'organisation, ont également condamné lundi l'application de la sentence contre M. Zam, estimant aussi de leur côté que celle-ci était "déraisonnable". L'un d'entre eux avait fait part récemment de son inquiétude directement auprès du gouvernement.
Le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, a également vivement dénoncé lundi l'exécution. "Les Etats-Unis condamnent fermement l'exécution barbare et injuste de Rouhollah Zam, un journaliste iranien enlevé à l'étranger par le régime", a tweeté M. Pompeo.
En s'élevant contre l'exécution de M. Zam, Mike Pompeo se joint à l'Union européenne et à la France, dont l'ambassadeur, ainsi que celui de l'Allemagne, ont été convoqués par Téhéran, qui regrette "une ingérence inacceptable".
Par ailleurs, un important forum économique Europe-Iran devait débuter lundi. Il a été reporté par ses organisateurs après l'annonce de son boycott par plusieurs personnalités européennes, en protestation contre l'exécution de Rouhollah Zam.
L'évènement "Europe-Iran Business Forum" devait durer trois jours. Le ministre iranien des Affaires étrangères Javad Zarif et le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell devaient y intervenir. Un panel d'ambassadeurs européens était également invité.
La tenue du forum deux jours seulement après l'exécution de M. Zam a créé une vive polémique sur les réseaux sociaux où le hashtag #BoycottEuropeIranBusinessForum était parmi les plus populaires sur Twitter.